rue Théodore de Banville

sommaire :
historique
un poète parnassien
– Théodore Faullain de Banville

 

historique – de Colette LAMY – extrait du Trait d’Union n° 14 – 1997

En 1892, deux nouveles rues sont percées à l’emplacement de l’ancienne usine à gaz des Batignolles que la Compagnie parisienne du gaz vient de lotir.
Ce sont les rues Gustave Flaubert (depuis la rue de Courcelles) et Théodore de Banville (depuis l’avenue de Wagram).
Quelques années plus tard, un architecte, Emile Garot, s’intéresse à ces terrains qui vont être lotis.

En 1894, sur l’un des lots, cet architecte construit un immeuble au 89 avenue de Wagram pour Alfred Thuillier. C’est une construction de 5 étages qui a belle allure et qui fait un angle avec la rue Théodore de Banville, angle arrondi sur lequel est inscrit la lettre T et la date de 1894.
Eugène Thuillier, qui est également propriétaire d’un lot, va, lui aussi, faire construire un immeuble contigu : rue Théodore de Banville. Cinq étages couronnés d’un dôme. Couverture très difficile à exécuter et dont ont toujours été friands les patrons de la maison Thuillier Frères puis de la maison Thuillier Lassalle (voir le dôme du Printemps).

Voici la bâtiment d’Alfred, à l’angle de l’avenue de Wagram et de la rue Thédore de Banville :


et voici son « initiale » et la date :

 Voici le bâtiment d’Eugène, à l’angle de la rue Gustave Flaubert et de la rue Théodore de Banville :

A la mort d’Alfred Thuillier, son épouse, ma grand-mère Granny, hérite de l’immeuble avenue de Wagram. Deux de ses petites-filles y habitent de 1923 à 1927: Letizia Landry et son mari Jean Delmas (note de Philippe : y sont nés leurs enfants Dominique et Maxime, ma sœur et mon frère – quand je me suis annoncé, l’appartement était trop petit : il a entrainé le déménagement à 200 m, au 1 rue de Chazelles), Elia Thuillier et son mari Pierre Sauvageot.

La situation devenant très difficile pour les propriétaires d’immeubles, le 89 avenue de Wagram devient une charge trop lourde pour ma grand-mère. Son gendre, Lucien Lassalle, qui est aussi mon père, considère qu’il serait grand temps de le vendre. Je n’oublierai jamais l’air heureux de mon père rentrant à la maison triomphant parce qu’il avait vendu l’avenue de Wagram. C’était dans les années 30. En 1996, cette satisfaction semble assez étonnante.

Le 4 rue Théodore de Banville va être légué par Eugène Thuillier. son propriétaire, mon oncle, à Berthe Thuillier, sa nièce. Elle est l’épouse de Lucien Lassalle et la mère de cinq enfants dont nous allons retrouver la famille dans l’immeuble.

A la mort de Berthe Lassalle. en 1948, l’immeuble revient à ses quatre enfants et à son gendre Henri Bonnet, veuf de ma sœur Simone. Mon père Lucien Lassalle reste usufruitier et les enfants n’hériteront de l’immeuble en toute propriété qu’à sa mort en 1959. Le partage se fait alors par tirage au sort. J’hérite de deux appartements et d’une boutique. Je désire reprendre l’appartement du 4ème pour y loger Catherine Spalter, ma fille. Une anecdote à ce sujet : ce n’est qu’au bout de deux années de procédure que nous arrivons à déloger un locataire récalcitrant alors qu’en 1923 ma grand-mère avait sur simple demande, récupéré deux appartements avenue de Wagram pour y loger deux de ses petites-filles.

Qu’en est-il aujourd’hui de cet immeuble familial ?
Quelques descendants de Berthe Thuillier y habitent encore :
– un petit-fils de Germaine, Christian Chappey, sa femme Sophie et leurs trois enfants y ont habité jusqu’à leur déménagement récent,
– une de mes petites-filles, Dominique Spalter épouse Grininger avec son mari et leurs deux petites filles,
– Delphine Weulersse et ses enfants.

D’autres membres de la famille les ont précédés pour des périodes plus ou moins longues : ma sœur Madeleine Weulersse, ses enfants Odile et Michel avec leurs familles respectives; Hélène et Pascale Chappey et même brièvement leur oncle Marc Chappey – et rappelons le bref séjour de ma fille. Catherine cité plus haut.

Qui aurait pensé que cet immeuble acheté par un célibataire pour y placer ses économies abriterait un jour tant de ses descendants ?

 

un poète parnassien – extrait du TU n° 16 – est paru dans la presse (Le Figaro 17/6/97) un article sur ce poète méconnu qui a, entre autres, inspiré Claude Debussy.

« Le divin Banville » : c’est ce que disait Stéphane Mallarmé de Théodore de Banville, poète né à Mou­lins (Allier), en 1823, et mort à Paris, en 1891. Membre du groupe des parnassiens, avec Leconte de Lisle, José Maria de Heredia et François Coppée, il était un fervent partisan de « l’art pour l’art ».

Sainte-Beuve l’a décrit ainsi : « Il est de ceux qui, venus tard, ont eu l’enthou­siasme des commence­ments ; qui ont gardé le scru­pule de la forme ; qui savent, pour l’avoir appris à forte école, le métier des vers ; qui les font de mains d’ouvrier, c’est-à-dire de bonnes mains ; qui y donnent de la trempe, du ressort ; qui sa­ vent composer, ciseler, peindre. »

Auteur d’un Petit Traité de versification française et des Odes funambulesques, il écrivit également une comé­die historique, Gringoire, ‘dé­diée à Victor Hugo. Baptisée en 1893, la rue Théodore-de- Banville, dans le XVII’ arron­dissement, abrite de remar­quables Immeubles des années 1890 à 1920.

Le n° 5, construit en1909, possède une superbe coupole ; le 9 est un ancien hôtel particulier de 1911, ré­nové récemment ; deux bal­cons, en demi-cercle, ornent le dernier étage du 10 ; les quatre fenêtres du 1″ étage, au 12, sont entourées cha­cune de sculptures. La seule construction récente – des années 80 – est un hôtel (n° 23), qui ne dépareille pas trop l’ensemble.

 

 Théodore Faullain de Banville, né le  à Moulins (Allier) et mort e  à Paris, est un poète, dramaturge et critique dramatique français – .extrait de Wikipedia

Célèbre pour les Odes funambulesques et Les Exilés, il est surnommé « le poète du bonheur ».

Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré dès son vivant comme l’un des plus éminents poètes de son époque.

Théodore de Banville unit dans son œuvre le romantisme et le parnasse, dont il fut l’un des précurseurs. Il professait un amour exclusif de la beauté et la limpidité universelle de l’acte poétique, s’opposant à la fois à la poésie réaliste et à la dégénérescence du romantisme2, contre lesquels il affirmait sa foi en la pureté de la création artistique.