Jean Baptiste THUILLIER

du surnom de notre aïeul 

Plusieurs lecteurs ont manifesté, auprès de la rédaction du TU, leur curiosité sur la signification du surnom « chapitre » attribué à Jean Baptiste THUILLIER sur l’acte de naissance de son fils Alfred.
Nous avons chargé un membre de notre Rédaction d’enquêter auprès de la Bibliothèque centrale d’Amiens voici son compte- rendu :

Le terme « chapitre » a été emprunté, à l’époque carolingienne, au latin « capitulum » (petite tête), diminutif de « caput ». Son sens a évolué, pour désigner, aujourd’hui, aussi bien les parties d’un livre que l’assemblée des chanoines d’une paroisse – par ailleurs, « chapitrer » signifie « réprimander ».

L’usage de surnoms était très répandu autrefois : au 18ème siècle, ils sont particulièrement abondants à Vignacourt, où l’on en dénombre plus de 800 ! (cf : article de René DEBRIE dans la Revue Française d’Onomastique – Décembre 1969). On y trouve des appellations succulentes, par exemple : Pacotille, Nunu, Nonotte, Mon cosaque, Cher Ami, La Grandeur, La Belle Hôtesse, Mignonne (pour un homme).

Le surnom « chapitre » est attribué à un Jean Baptiste THUILLIER en 1769, et à un Victor THUILLIER sur une liste électorale de 1849.

Malheureusement, les documents disponibles n’indiquent pas la moindre signification.

P.S. : au cours de ces recherches, nous avons noté le terme « Karo » comme hypochoristique ( = « mot qui exprime une affection tendre » ) de « Caroline », justifiant ainsi l’emploi qui en a été fait (sous la formulation « tiote Caro ») dans le n° 3 du TU. L’envoyé spécial en profite pour remercier notre Rédactrice en chef des occasions qu’elle lui offre d’accroître son propre vocabulaire.

Ce compte-rendu nous laisse sur notre faim !

Nous nous sommes alors adressé au Directeur de la revue picarde Ch’Lanchron, qui a bien voulu nous apporter les indications suivantes : « chapitre » n’est pas un mot picard, mais les surnoms n’étaient pas tous picard (voir les exemples ci-dessus) – le mot picard le plus proche serait « capit », tète de l’oeillette (variété de pavot somnifère, dont on tire une huile comestible), mais la relation n’est pas très probable – peut-être notre ancêtre était-il un chantre (« in boin canteux ») à l’église ? – peut-être le surnom lui avait-il été attribué par dérision, car il n’avait rien d’un chanoine ? (cette hypothèse avait été évoquée précédemment dans le TU.) – la cause attributive d’un surnom est, très généralement, circonstancielle et personnelle : il faut questionner les parents ou les proches pour la connaître (malheureusement, dans notre cas, il est un peu tard I) – à titre d’exemple, « Tiot Quatorze » n’a rien à voir avec le roi du même numéro : il était simplement le quatorzième enfant.

Nous continuons à rester sur notre faim … – si un membre de la famille pouvait nous aider, ne serait-ce que par une hypothèse, il serait le bienvenu.


origine du surnom
 de Jean-Baptiste, père d’Alfred → extrait du Trait d’Union n° 18 – 1999

Vous avez tous en mémoire l’étude menée par Philippe Delmas pour connaître la signification du surnom « chapitre » attribué à notre ancêtre Jean-Baptiste Thuillier (cf. T U n° 14 page 19). L’article se concluait par l’absence d’explication satisfaisante.

La question a été posée au rédacteur de la revue picarde Ch’Lanchron (le pissenlit). Et ce rédacteur a bien voulu apportee les indications suivantes :
« Le chapitre des paroisses était riche et puissant : il était propriétaire de beaucoup de biens fonciers – dans de nombreux villages, il y avait les terres du Chapitre – il suffisait d’être gardien. ou d’avoir des relations avec le Chapitre, pour en porter le surnom».

Merci à ce picard (qui ajoute cette anecdote : quand j’avais 16-17 ans, nous aimions aller courtiser les filles de Vignacourt, car elle avaient un langage assez chantant, agréable, par rapport à nos filles d’Ailly sur Somme).