un autre bénévolat

par Caroline CHAPPEY-RIBADEAU DUMAS

Après réflexions à propos d’une conversation avec Philippe à ce sujet, je vais vous parler de celui que je fais dans le cadre d’une association qui regroupe des handicapés mentaux légers à Versailles, principalement des trisomiques.

Auparavant, pendant plus de 10 ans, c’était à Nanterre que nous retrouvions, nous une bande de jeunes bénévoles, chaque semaine, en soirée une quinzaine de jeunes trisomiques. J’ai appris à les connaître à ce moment-là. Ils sont formidables, une joie de vivre, une gaîté communicatives.

Nous avions des échanges avec eux, ils nous parlaient de leur vie dans les Centres d’Aide par le Travail (CAT). Ils étaient logés dans un foyer, à côté des fameuses tours Aillaud, foyer qu’ils regagnaient après une journée de travail et à leur arrivée il y avait toujours un éducateur pour leur demander comment s’était déroulée la journée. Et puis est arrivée la fameuse loi Aubry sur les 35 h de travail…. plus d’éducateur pour les accueillir par un sourire, par un petit mot, alors petit à petit certains ont pris l’habitude d’aller au bistrot et nous avons vu cette dégradation, terrible, fatale pour quelques-uns.

Après une longue période d’interruption, j’ai repris du bénévolat il y a 3 ans, un lundi après-midi tous les 15 jours, toujours auprès de trisomiques à Versailles. Avec une amie nous sommes en charge de l’atelier scolaire pour 5 jeunes âgés d’une vingtaine d’années. Notre objectif étant qu’ils acquièrent une certaine indépendance lorsqu’ils vont faire des courses par exemple pour s’acheter une canette de coca si on a 5 € ou 20 € en poche, quel billet sortir ? Nous faisons des exercices et ce sont des parties de fous-rires extra. Je ne vous dis pas lorsque j’ai dû racheter… avec de la monnaie en carton, mon sac à main et son contenu. D’autres exemples : savoir également situer la France dans le monde, nous avons suivi avec un très grand intérêt, les élections américaines, le Vendée Globe. Bref tous ces échanges sont formidables, gais et tellement positifs, personne ne se prend au sérieux c’est ça ce qui est d’extra avec eux. Pour être tout à fait sincère, j’espère que je leur apporte autant qu’ils m’apportent !

Si vous avez envie de donner du temps, que ce soit 1h par jour, par semaine, par mois, que vous en avez assez du « yaka », et que dans une société qui s’individualise beaucoup n’est-ce pas un moyen pour aller à contre-courant, alors vous êtes prêt pour le bénévolat !