le mystère de la double signature d'une lettre du cousin Napoléon

Le Trait d’Union a déjà relaté que notre branche LANDRY était parente de Napoléon BONAPARTE (voyez ici), et que cet illustre cousin avait écrit à Samuel MEURON, arrière-grand-oncle d’Adolphe LANDRY, une lettre que voici :

 Rappelons-en la transcription, réalisée par Adolphe LANDRY :
                           Au citoien Meuron père, Ajaccio.                          Gênes, le 7 floréal,
J’ai vu votre second fils à Milan; il travaille à l’Etat-Major; il m’assura que Jean-Paul est toujours dans les mê­mes dispositions relativement à son mariage.
L’officier de marine commande un bateau de la Rép. dans l’Adriatique.
Les préliminaires de la paix sont signés au quartier général de Léoben le 28 germinal, je viens de cet endroit. Je vous salue très amicalement.
                                     Bonaparte.

Rappelons que la lettre peut être datée de l’an V, pendant lequel a été signée la paix de Léoben, ville citée dans l’article.

Au bas de cette lettre figurent deux signatures. 

Recherches faites, en voici une possible explication : 
Napoléon écrivait de façon maladroite – il ne finissait pas ses mots, du fait de son impétuosité – il lui venait parfois des mots corses de son enfance.
Comme tous les Grands de ce monde depuis des siècles, il dictait – on assure même qu’il pouvait dicter plusieurs lettres en même temps.

Cependant, il relisait systématiquement, et, le cas échéant, corrigeait de sa main : c’est ce qui expliquerait la surcharge de la première ligne.
Et il signait (ou plutôt, ici, paraphait) pour authentifier : comme on le voit en bas, au milieu – cette signature ressemble bien à celles présentées sur Internet comme étant de sa main.

Il resterait à expliquer la signature de droite : ce serait celle du rédacteur, qui, avec zèle, aurait voulu reproduire la signature de son auguste général en chef – mais il a tracé, au-dessus de la fin du nom, et en dessous, des fioritures inhabituelles selon la même source, et qui le trahirait.

La signature est un bon révélateur de la personnalité, disent les graphologues.
On comprend que Napoléon, pour son paraphe du milieu, fasse un trait décidé, sinon rageur, et double. On ne le voit pas trainer à dessiner, comme à droite, un rond au dessus, et de multiples ronds en dessous.

Ainsi, nous mentionnons la lettre comme « originale » et non pas « autographe ».

Remarque : à cette époque, Napoléon avait abandonné le « u » de Buonaparte, première orthographe.