Marguerite LANDRY-PICHON

Fille de Timothée Landry (1841-1912) et d’Augustine Meuron, dite Lasthénie ou Nini, (1844-1926).
Sœur jumelle de Marie Long-Landry, elle est également la sœur d’Eugène, d’Adolphe et de Lasthénie Landry.

Née à Ajaccio, elle quitte la Corse en 1884 pour suivre son père muté comme procureur à Chambéry, puis à Nîmes en 1885, où elle est mise en pension dans un couvent avec ses deux sœurs jusqu’en 1896, lorsque la famille déménage à Paris, où Timothée est nommé procureur.

Elle fait des études supérieures à la faculté de droit de Paris où elle obtient une licence en droit.

Elle y rencontre son futur mari, le juriste Charles-Adolphe Pichon (1876-1959), qui soutient une thèse sur la Disposition du salaire de la femme mariée.
Ils se marient en 1903 et ont une fille, Amy Pichon, en 1905.

Marguerite Pichon-Landry a été une grande féministe.

Elle a joué un rôle important dans la lutte pour le droit de vote des femmes en France. C’est un long combat qu’elle ne cessera de mener.
En 1905, elle intègre la section législation du Conseil national des femmes françaises (CNFF), dont elle est la présidente de 1932 à 1952. Les activités du CNFF sont très larges et concernent aussi bien les questions juridiques et sociales, l’éducation, l’hygiène, l’économie domestiques que les sujets culturels et internationaux.
Ses actions principales concernent le vote des femmes. En 1922, le Sénat refuse de ratifier la proposition de loi sur le vote des femmes, adoptée 3 ans auparavant par la Chambre des députés. jusqu’en 1945, en tant que membre de la section législation : secrétaire générale (1929), puis présidente du CNFF (1932).

Grâce aux relations de son frère Adolphe Landry, elle a accès à l’élite politique, ce qui lui permet de progresser sur la question du travail des femmes.
En février 1936, Marguerite Pichon-Landry et Cécile Brunschvicg, représentant respectivement le CNFF et l’UFSF, demandent que les règles générales relatives à l’embauche pour tous les ministères se fondent sur les mérites professionnels plutôt que le genre; elles concèdent l’existence de cas particuliers, comme le ministère de la Défense, où la distinction de genre pourrait être justifiée. Le 3 juillet 1936, le Conseil d’État juge que, bien qu’elles n’aient pas le droit de vote, les femmes ont la capacité juridique à concourir pour des postes administratifs.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marguerite Pichon-Landry fait partie du réseau de résistance Cohors-Asturies; elle fournit des informations à la résistance gaulliste grâce à son réseau de relations.

Par ailleurs, son implication au sein de la vie du Musée social se poursuit : élue au grand conseil en 1943, elle devient membre du comité de direction en 1946.

Après l’accession au droit de vote des femmes en 1945, Marguerite Pichon-Landry se consacre à l’éducation des filles et à l’économie domestique.
Elle aide notamment à la création de l’Union fédérale de la consommation en 1951, association devenue depuis Union fédérale des consommateurs (UFC), et participe à la fondation, en 1955, de l’Association pour la formation en économie familiale (AFIEF-AFIEM), qu’elle préside pendant une dizaine d’années, et de l’Association culturelle et amicale des familles d’outre-mer (AFACOM).
Elle s’engage dans le Conseil international des femmes (CIF),. Elle tisse des liens étroits avec les conseils nationaux des femmes de Grande-Bretagne, d’Italie, de Grèce, de Suède, de Tchécoslovaquie, du Liban, d’Argentine, etc.

Son abondante correspondance traite essentiellement de la paix, des relations internationales et de la reconstruction d’après-guerre.

Marguerite Pichon-Landry s’est engagée dans de multiples mouvements féministes : au Conseil International des femmes, dont elle devient la vice-présidente, et dont elle a renforcé les liens avec sa branche française que constituait le CNFF, mais aussi au sein d’associations comme le club féminin Les Alliées, Femmes unies, l’Union démocratique des femmes, l’Union des femmes françaises ou encore l’Union féminine civique et sociale.

Cet engagement protéiforme entre en résonance avec le but du CNFF : promouvoir l’assistance, l’hygiène, l’éducation et le travail des femmes. Il constitue ainsi une extension de son activité au sein du CNFF.

Au cours des années 1950-1960, elle coordonne de vastes recherches sur la généalogie et l’histoire de la famille Landry.

Ses archives sont numérisées et consultables à la Fondation de la Maison des sciences de l’homme (FMSH) sous l’intitulé Fonds Marguerite Pichon-Landry.

Marguerite Pichon-Landry a reçu la médaille de la Résistance française; elle a été nommée Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’Honneur.