Adeline LAMY-FALIERÈS

UN ILLUSTRE ANCETRE – extrait du TU n° 9

A l’écriture de mon nom les deux questions qui reviennent presque automatiquement sont, selon l’âge de mon interlocuteur, ses connaissances historiques ou médicales: « Comme le Président ?  » ou « Comme la Phosphatine ? « …

Ni l’un ni l’autre ! Bien que mon mari Bernard descende de la même famille que le Président de la République Armand Fallières, une secrétaire de mairie distraite nous à fait perdre un « L » lors de l’enregistrement de son père Henry. Dés lors nous comptons sur le territoire national des Fallières avec « 2 L » et des Falières avec « 1 L ».

Ce petit fils de maréchal ferrant, était né à Mézin dans le Lot et Garonne dans « ce pays où l’on devait afficher la prononciation française à la porte des églises » (Stendhal: La vie d’ Henri Brûlard ). Il ne tarde pas à devenir le plus brillant avocat du barreau de Nérac, puis maire et Conseiller Général à 30 ans, puis accède à la présidence du Conseil Général du Lot et Garonne.

Marqué par la vision que les parisiens avaient de la province lorsqu’il était étudiant :  » vous n’avez pas besoin d’aller en Amérique pour voir des sauvages » aimait-on à répéter dans certains cercles à Paris, il devient le promoteur du développement départemental

Armand Fallières donnera pour la première fois l’image d’un élu sensible aux nombreux problèmes du monde rural. . Ses contacts sur le terrain, son parler occitan, son accent gascon, que ses études parisiennes et angoumoisines n’ont jamais pu lui faire perdre, son goût pour la nature et cette « affection de la terre qui venait de très loin » ont contribué à faire de lui cet homme simple que tous les chroniqueurs politiques ont loué aux différents postes qu’il occupa dans la République. Député à 35 ans et Sénateur à 49 ans. Une fois la panoplie républicaine endossée, Armand Fallières va y ajouter ce « plus » qui transforme la vie politicienne en destin politique, qui modifie le Cursus Honorum du provincial en pleine réussite, en voie royale vers la Présidence de la République, qui fait passer le Secrétaire d’état, à Ministre et de Ministre à Président du Sénat.

Du 18 février 1906 au 18 février 1913, Armand Fallières ne connaîtra pas les émotions que Loubet a vécu. Son septennat situé entre deux événements d’importance capitale – le Coup de Tanger et la Première Guerre Mondiale – sera sans histoire. Jamais, dira-t-on la République n’a été si heureuse que sous Fallières.

Anecdote : A la veille du conflit mondial , un collégien demande à un de ses maîtres: « Pourquoi dit-on le Père Fallières et Monsieur Poincaré ? »
Que l’apparence soit trompeuse, peu importe à l’homme de la rue et même à d’autres :  » c’est bien le père Fallières, ce gros homme à bonne figure de voyageur de commerce, au nez tout rond, au toupet ondulé de garçon coiffeur, à la sympathique barbe poivre et sel, bientôt blanche, sur une lavallière à pois. Pas plus que lui sa famille ne cherche à paraître , Madame puce ».