FRANC
quelques souvenirs de Monique BANZET – extrait des actualités 2017
Avant la guerre de 1939, mes sœurs, mon frère et moi avons passé quelques vacances à Agen, plus exactement à une dizaine de kilomètres, au domaine de FRANC, à Colayrac Saint Cirq, chez nos tante Christiane (dite Taty) et oncle François DELMAS
Taty était une demoiselle SEYRIG, directement apparentée à la famille PEUGEOT : sa sœur Clémence, notre mère, avait épousé Rodolphe PEUGEOT
François DELMAS était chirurgien – il possédait une clinique réputée à Agen, rue Lamennais – après avoir habité à Agen même, les DELMAS avaient acquis le domaine de Franc, ancien château fortifié (on y voit encore une meurtrière, au-dessus de la cuisine) qu’ils ont fort bien aménagé
Taty et oncle François, à l’époque, n’avaient pas d’enfant – ils étaient très accueillants
De ces vacances avant la guerre je n’ai que des souvenirs estompés, trop faibles et imprécis pour que je puisse aujourd’hui en faire état
A la fin de l’été 1939, devant la guerre qui approchait et qui a été vite effectivement déclarée, nos parents ont estimé qu’il serait malsain pour leurs enfants de rester dans le berceau de la famille, au « Pays », à Valentigney (Doubs), trop proche de l’Allemagne, ou même à Paris
Avec mes sœurs et mon frère, ils nous ont envoyés à Franc : nous y sommes venus avec notre mère
Nous nous sommes retrouvés avec Dominique (dite Doudou), Maxime et Philippe DELMAS, les enfants du frère (jumeau) d’oncle François – ces enfants sont venus avec leur mère Létizia (dite Lala, ou, pour nous : tante Lala), qui venait de divorcer et qui avait repris son nom de jeune fille LANDRY (ce n’est que bien plus tard que nous nous sommes étonnés, et avons apprécié, que François DELMAS ait accueilli l’épouse divorcée de son frère …)
Nous nous sommes aussi retrouvés avec Janine, Anne-Marie et Michèle DOUBRERE, les trois filles de Roger DOUBRERE, camarade d’internat et meilleur ami d’oncle François – ces filles sont venues accompagnées de leur mère Alice – Michèle est devenue pour moi une grande amie (par la suite, elle a épousé Philippe DELMAS, passant ainsi de l’état de fausse nièce à celui de vraie nièce)
A Franc, nous logions dans les chambres du premier étage, ainsi que dans celles du second étage (accessibles par un escalier en bois assez raide !) – Maxime et Philippe occupaient la chambre entre la cuisine et la lingerie au rez de chaussée – nous prenions le petit déjeuner dans cette lingerie
La maison était tenue par Maria, la cuisinière, ainsi que par Marie (DAROUSSIN ?, dite, entre nous, « la sainte », car elle était dévote), femme de chambre, et Roger (mari de Maria), homme à tout faire (dont le potager) – une autre Marie (DUGAS, dite Marie la laveuse) venait toutes les semaines pour traiter l’importante quantité de linge – Maria et Roger avaient un fils Jeannot
Nous participions (un peu !) au service de la maison : nous sonnions la cloche pour annoncer les repas – à tour de rôle, nous mettions le couvert (et desservions) – nous apportions les plats depuis la cuisine (relativement distante) – à titre anecdotique, je me souviens que l’un d’entre nous avait apporté un gros plat de purée en le penchant un peu trop, et en en répandant une belle trace
Nous étions toutes et tous inscrits au lycée d’Agen – nous y avons passé notre année scolaire – nous y étions demi-pensionnaires
Nous y descendions (terme bien adapté puisque la maison de Franc est construite sur une hauteur) en voiture familiale conduite par Taty, ou en ambulance (celle de la clinique) conduite par Robert, l’un de employés de la clinique – en remontant, nous ramenions le pain (en une quantité que, de notre taille, nous jugions impressionnante)
Dans la voiture, nous chantions souvent à tue-tête. En y repensant, nous n’étions pas bien conscients de ce qui se passait dans le pays – alors que nos pères respectifs étaient mobilisés !
Franc était pour nous un terrain de jeux merveilleux : une métairie, une étable, une porcherie, un potager, une garenne, un élevage de lapins, 50 hectares de terres, prés, bois – nous assistions aux travaux des champs, et d’abord, à la mise en joug des bœufs – à l’alimentation des bœufs, vaches et veaux à l’étable – à la traite des vaches – à l’alimentation des cochons
A la « débâcle », en Mai et Juin 1940, nous avons vu arriver (se « replier ») de nombreux autres membres de la famille : les parents MASPERO, Nicole RACHET et ses enfants François, Martine, Claudine et Jean Pierre, plusieurs FRIEDEL, etc
Nous étions 45 au plus fort des arrivées
Il a fallu se serrer – plusieurs d’entre nous ont été logés au-dessus de la cuisine et de la pièce adjacente, appelée la souillarde – par la suite, Philippe a été envoyé au domaine voisin, Tourtarel, tenu par des moines bénédictins
Pendant l’occupation, et après la guerre, nous sommes revenus périodiquement en vacances à Franc, seules ou seuls, puis avec nos conjoints ou conjointes – ou, malheureusement, en 1963, pour la disparition de Taty (avec remise de la Légion d’Honneur sur son cercueil) – ou encore, en 1965, à l’occasion du mariage de Jean-Michel (fils de Taty et oncle François) avec Odile CABAN
Nous y descendions en voiture, des « Peugeot », bien entendu, mais largement trafiquées (l’un d’entre nous déclarait que sa voiture, normalement limitée à 100 km/h, montrait « un peu de shimmy entre 110 et 120 ») – Philippe se singularisait en venant en 2 CV, portant ainsi atteinte à la belle harmonie des voitures alignées sous le grand marronnier de la cour de FRANC pris en dictée par philippe Delmas en mars 2016
notes :
– l’adresse postale est aujourd’hui : 1245 route de FRANC
– 47450 COLAYRAC SAINT CIRQ – FRANC est maintenant répertorié sur la plupart des GPS et des cartes routières
– il existe aujourd’hui à Boé (commune limitrophe d’Agen) une rue « Docteur et Madame DELMAS »
et voici d’autres souvenirs photographiques
Christiane (Taty) avec sa sœur et ses deux belle-sœursde gauche à droite Nicole BARBET (avec le chien), Clémence PEUGEOT, Lala DELMAS, Christiane DELMAS, Renée BARBET photo prise à Agen
de gauche à droite photo prise à Franc en juin 1940
François DELMAS (mobilisé comme médecin major à Toulouse), Clémence PEUGEOT, Guillemette PEUGEOT, Bertrand PEUGEOT, Michèle DOUBRÈRE, Martine RACHET, Hélène PEUGEOT, Monique PEUGEOT, Claudine RACHET (cachée), Jean-Pierre RACHET, Philippe FRIEDEL, Pierre PEUGEOT, Nicole RACHET, François RACHET, miss MURRAY (gouvernante des enfants Rachet), Létizia (Lala) LANDRY (ex-DELMAS), Dominique DELMAS, Janine DOUBRÈRE, ??, Bob FRIEDEL
Dominique DELMAS, Janine ou Anne-Marie DOUBRÈRE, Georges FRIEDEL, XX SEYRIG, Bertrand PEUGEOT, XX, Bob FRIEDEL, Pierre MASPERO (?), Monique PEUGEOT, Clémence PEUGEOT photo prise à Franc en juin 1940
ésolé, la photo est floue ! il faut un peu deviner de gauche à droite photo prise à Franc en juin 1940
assis sur le muret : Nicole BOUILLOUX-LAFONT, Dominique DELMAS, Anne-Marie DOUBRÈRE, Georges FRIDEL, Alice DOUBRÈRE, Christiane DELMAS, Bertrand PEUGEOT, Janine PONROY, Bob FRIEDEL, Pierre MASPERO, Clémence PEUGEOT
assis par terre : Monique PEUGEOT, Hélène PEUGEOT, Martine RACHET, François RACHET, Philippe FRIEDEL, Michèle DOUBRÈRE, Claudine RACHET, Jean-Pierre RACHET, Pierre PEUGEOT
de gauche à droite photo prise à Franc à Pâques 1950 Pierre BARBET, ???, Michele DOUBRÈRE, Monique PEUGEOT, Hélène PEUGEOT, Florence MARTY, Claudine RACHET, Renée BARBET, Bernard NAVARIN, Guillemette PEUGEOT, Pierre PEUGEOT, François DELMAS, Anne-Marie DOUBRÈRE, Christiane DELMAS