Dominique DELMAS-LANTZ (DOUDOU)

                                             Doudou dans les bras de sa mère

Marie-Claude et Olivier LANTZ, avec Philippe DELMAS, ont pris leur courage à six mains pour coucher ici les souvenirs qu’ils avaient de leur Mère et Sœur – en se persuadant que, s’ils ne le faisaient pas maintenant, ces témoignages seraient perdus à jamais.

 

Doudou nait le 9 janvier 1924 au 89 avenue de Wagram, à Paris 17ème arrondissement, dans l’immeuble construit par son arrière-grand-père Alfred THUILLIER à l’angle de la rue Théodore de Banville (→ voyez, dans les archives, le numéro  14 du Trait d’Union – pour y accéder, cliquez ici – puis allez voir les pages 12 à 14) – c’était l’époque où on avait l’habitude (aujourd’hui considérée détestable) d’accoucher à domicile

Elle est le premier enfant de Jean DELMAS et de son épouse Létizia LANDRY appelée Lala (surnom décliné par la suite en Tante Lala ou encore Grand Lala)

En 1927, à l’arrivée prévue de Philippe, après Maxime en 1926, l’appartement était trop petit : la famille se transporte à 300 mètres, au 1 rue de Chazelles, à l’angle de la rue et du boulevard de Courcelles (toujours dans le 17ème).

La voici très jeune.

Quand lui est venu ce surnom de Doudou, plus facile à prononcer que didou ? certainement très tôt, puisqu’on le trouve (de la main de sa mère) au dos de cette photo.

 

Doudou passe ses vacances à Houlgate (Calvados), dans la villa familiale, « les Lions », boulevard Landry (aucune parenté avec la famille !) – qui s’était adjointe une annexe : « les Lionceaux »,  un tennis, un potager,                                                                                                 

et une cabine sur la plage très voisine – où elle va souvent

Elle fait sa première communion.

Elle visite le voisinage d’Houlgate.

Elle passe des vacances à la neige.
    

Elle fait un séjour linguistique à Eastbourne, dans le sud de l’Angleterre

Elle est « éclaireuse » : reçue aspirante le 9 mars 1935

Au divorce de ses parents, initié en 1937 et prononcé en 1938, Doudou part avec sa mère et ses frères chez ses grands-parents, Lucie et Adolphe LANDRY, villa Montmorency, 10 avenue du Square, dans le 16ème arrondissement

Les mêmes partent ensuite habiter au 13 rue des Perchamps (dans le 16ème), pas très loin – Doudou y occupe la dernière chambre, près de la salle de bain.

Pendant le début de la guerre, de septembre 1939 à juillet 1940, la vie dans la capitale est préjugée malsaine : avec sa mère et ses frères, elle se « replie » au domaine de Franc près d’Agen chez leur tante et oncle Christiane et François DELMAS (frère jumeau de son père)

→ voyez l’article sur Christiane SEYRIG-DELMAS sur les précédentes actualités et sur celles que vous examinez en ce moment

Fin 1940, elle revient rue des Perchamps – elle part ensuite habiter chez son père, 95 avenue Victor Hugo (dans le 16ème) – elle y laisse la place à son frère Philippe pendant que leur mère est aux Armées, du 10 février 45 au 21 février 46.

Elle épouse le 14 février 1952 Philippe LANTZ – leur union est scellée à la Mairie du 16ème arrondissement, où habitaient les deux principaux intéressés – elle est bénie à l’église Notre Dame d’Auteuil                                           

                       

Avec son mari, ils s’établissent chez ses grands-parents villa Montmorency (voir plus haut), au second étage, dont les deux pièces sur le jardin avaient, pendant la guerre de 1939-1945, servi de bureau à Adolphe Landry et à son assistant

Marie-Claude arrive en 1953 – Olivier, en 1955

En 1969 sa mère Lala a le courage de vendre la villa Montmorency de son vivant, car la distribution des pièces, bien adaptée à un ménage bourgeois (rez-de-chaussée pour la réception, 1er étage pour l’habitation des maitres, 2ème étage pour la domesticité) ne l’était pas pour une cohabitation de plusieurs ménages 

 Sa mère achete sur plans deux appartements boulevard Murat (dans le 16ème arrondissement, avec une très belle vue sur la seine) – aux numéros 167, au 7ème étage pour elle, et au 169, au 8ème étage, pour Doudou, son mari et ses enfants

 En attendant la fin des travaux, Doudou et famille habitent rue Michel Ange (au-dessus du métro Exelmans) pendant 18 mois – au printemps 197I, ils s’établissent Bd Murat au 8ème étage – sa mère était au 7ème – comme souvent, le programme a du retard, et il faut vivre les 6 premiers mois dans le bruit des travaux de finition de l’immeuble

Doudou nous quitte le 2 décembre 1971

Activités professionnelles : Doudou a travaillé à l’Imprimerie Nationale – puis chez SANOGYL (produits pharmaceutiques, notamment dentaires) – elle a ensuite vendu par téléphone des produits financiers : elle était fière d’avoir été l’une des premières à agir ainsi.

Vacances après son mariage : 
– l’hiver aux Contamines-Montjoie, où elle participe au lancement de la station, puisque ses enfants possèdent encore quelques actions de la « société d’équipement des Contamines Montjoie Hauteluce – SECMH » qui gère le domaine skiable – Doudou se vantait d’être arrivée seconde à une compétition … 20 minutes après la première;

 
– l’été, les premières années, à Saint Tropez;
– puis en Corse, à Villanova, sur le territoire de la commune de Calenzana (près de Calvi)

Philippe : j’ai toujours entendu dire que ma sœur avait demandé un avancement d’hoirie sous  la forme de quelques hectares,  comptés pour mémoire dans les actes de succession – et qu’elle en avait revendu un bout pour se construire une belle maison – des membres de la famille ont été surpris que ce terrain, à peu de kilomètres de la belle plage de Calvi, aient pu avoir de la valeur !       
→ voir par ailleurs le petit article présentant la carte de Villanova et Vallelegne        

Début construction 64 – pendant les congés 65 : occupation sans toit ! – et sans électricité (frigo à gaz, lampes à gaz, bougies) – eau par puits avec moteur Bernard récalcitrant, remontant l’eau à un réservoir surplombant – électricité seulement en 70 
voici la maison en construction


et terminée

témoignage de sa cousine Lilla MERIGAUD

Comme ce surnom lui allait mal ! Elle était certes d’une gentillesse extraordinaire…mais c’était avant  tout une boule d’énergie, de forces, d’enthousiasme et de projets. Toujours très soignée, elle aimait les parfums, et le maquillage.

Nous étions cousines, nous de la branche Thuillier et elle de la branche Landry, et jusque dans les années 50/60 nous ne la voyions, elle et ses frères Maxime et Philippe, que pour la cérémonie officielle du jour de l’an, boulevard Flandrin, avec l’inévitable photo des enfants autour de notre aïeule Grany.

Ce fut vers 1955 qu’Adolphe et sa sœur Lasthénie, propriétaires des terres Corses, firent le partage.

Ma grand-mère, que nous appelions Nini, s’occupait déjà depuis des années de Vallelegno (la vallée aux bois). Ce fut donc elle qui eut la propriété, et son frère les terres dites de Costa, adjacentes à Vallelegno, et celles de Calenzana appelées Villanova (nouvelle villa).

J’ai toujours eu conscience de la chance immense que nous avions eu, ma sœur Jacqueline et moi : nous étions déjà complètement folles de la Corse. Mais Doudou découvrit bientôt aussi le paradis… et nos deux ménages devinrent très proches.

La construction de la maison de Villanova s’avéra vite indispensable.

Pendant des années nous avons partagé, repas, apéro, pique-niques sur la plage (poulet, œufs durs garantis au sable! !) goûters, glaces et autres plaisirs.

Elle avait 2 enfants, Marie Claude et Olivier, et moi j’en avais cinq… à peu près du même âge

Nous avions acheté en commun une sorte d’annexe de bateau en plastique dur, d’une agréable couleur verte, que nous laissions sans aucuns soucis au bord de la mer.

Notre jeu préféré était alors de renverser cette coque sur l’eau… et de nous battre tous ensemble pour monter dessus, en empêchant les autres de le faire. Sachant qu’une seule personne tenait sur ce rafiot. Je crois avoir pris là les plus grands fou rire de ma vie. Et un nombre considérable de tasses.

Quand nous avons acheté notre pavillon à Bourg la Reine, la première visite fut avec Philippe (son mari) et elle. Et nous nous fréquentions…comme on disait alors, très volontiers.

Nous étions là quand Doudou eut son accident cérébral. Son décès quelques mois plus tard fut pour moi un vrai chagrin.

J’ai toujours gardé le souvenir de son rire, son optimisme, sa générosité, son dynamisme… et son goût des bonnes choses.

J’ai perdu beaucoup plus qu’une cousine, une vrai amie.

Et je suis heureuse de pouvoir partager avec vous tous mes souvenirs de Doudou.

témoignage de sa cousine Jacqueline SAUVAGEOT  (quelques semaines avant sa récente disparition) :  j’avais beaucoup d’affection et d’estime pour ma cousine Doudou – je me souviens d’une anecdote particulière : quand nous avons célébré le premier anniversaire de la disparition de ma mère, elle était la – et le lendemain elle a tenu à me rendre visite pour me dire qu’elle partageait ma peine – j’ai été très sensible à cette attention formidable

témoignage de sa cousine Catherine LAMY-SPALTER  : Doudou était très jolie – elle subjuguait tout le monde – j’étais plus jeune de trois ans- je me souviens qu’à Vignacourt, où nous occupions des chambres voisines au second étage, elle me donnait des cours de mathématiques alors que j’étais en classe de seconde

témoignage de sa cousine Antoinette BERNARD : Je n’ai rencontré Doudou que deux fois mais elle m’a laissé un souvenir marquant : une personne vivante, active, très positive, joyeuse, toujours prête à rire et ouverte sur les autres. 

merci aux cousines de sa génération d’avoir bien voulu apporter leurs témoignages – nous y sommes sensibles