Ginette BLERIOT-LASSALLE

 

 

 


souvenirs par Nicole Lassalle-Sabbagh (sa fille)

C’est le 7 juillet 1903 que Geneviève BLERIOT, troisième enfant de Alice et Louis a vu le jour près de Vouzon dans le Loir et Cher.

Une anecdote (sûrement vraie…) de son premier jour : elle est née dans une chambre de l’hôtel des sœurs Tatin (celles de la tarte!!) et a été confortablement installée pour sa première nuit dans un tiroir de commode en guise de berceau.

Si ma mère a toujours représenté pour moi la  » femme parfaite « , c’est sûrement dû en partie à l’éducation conjuguée de mon « Grand Père Blériot » qui n’était pas « facile » et de la nurse anglaise, Miss KEY, qui veillait très fermement sur cinq enfants nés en six ans et faisait marcher tout ce petit monde à la baguette.

Mais aussi loin que je me souvienne, Maman était très fière de l’éducation qu’elle avait reçue. Des études à « Lubeck » chez les Religieuses de l’Assomption (j’ai encore les bulletins, prix d’excellence, de travail, déjà ce désir de tout faire bien!!)

Un « coup de foudre « assez tôt pour Papa, qui devait d’abord épouser Pitchoune (et de cette union naîtra mon cher frère Jean Pierre, trop tôt parti).

Entre temps, « Grand Père Blériot » avait traversé la Manche et fait que « l’Angleterre n’était plus une île » ; il connut alors la notoriété, créa les usine Blériot, et prit à ses côtés pour secrétaire particulière maman, toujours amoureuse et n’envisageant pas la vie avec un autre homme que son « Jean ».

Elle avait de beaux souvenirs de cette période, racontait les vols qu’elle faisait avec les pilotes d’essai de l’usine, les loopings avec Pégoud et d’autres.

Elle parlait très souvent de son Père auquel elle vouait une grande admiration et auquel je pense elle ressemblait beaucoup : même volonté d’aller jusqu’au bout de ce qu’ils avaient entrepris, de réussir évidemment, d’être le meilleur.

Dure (parfois) avec ceux qu’elle aimait car elle les voulait parfaits, elle l’était toujours avec elle-même, désespoir de son Père qui avait même tenté une démarche à Rome auprès du Pape de l’époque).

Mariage ô combien heureux pour tous les deux, il faut dire que papa, comme sa sœur Colette, ignorait le sens du mot « NON ».

Championne de golf, Présidente (la seule femme à l’époque) du golf du Lys Chantilly où nous passions les week-ends, championne de France de bridge deux années de suite, elle a abandonné de brillantes réussites car papa ne jouait pas et elle ne voulait pas le laisser seul.

Concernant le bridge, elle a attrapé quelques crises de nerf en essayant de nous inculquer à tous deux les rudiments de ce jeu, et cela ne marchait pas très fort !!!!

Je me souviens aussi de la « paye des employés » de la Maison LASSALLE que papa ramenait à la maison rue Boissière chaque fin de mois, et que maman faisait très très consciencieusement de sa belle écriture.

Ils formaient tous deux un couple très uni, et quand papa nous a quittées en 1972, maman a décidé de se fixer à Cannes, dans ce bel appartement du St Michel dans lequel je vis maintenant (merci maman…)

Elle y a passé 27 années entourées de ses amis golfeurs et bridgeurs, sortant et recevant beaucoup comme elle savait le faire.

C’est chez elle, qu’elle est partie, en septembre 1999, après une vie que je crois avoir été belle et riche auprès de papa qui lui a tant manqué à la fin de sa vie.

Heureusement, elle avait (enfin….), trois petits enfants près d’elle, elle les a vus grandir puisque je suis venue habiter Cannes en 1978 et ils ont donné à leur « Manouche » plein d’affection et de tendresse.

Elle est maintenant à Buc près de ses parents, ses frères, et… Miss KEY

Such is life !! !!

 

extrait du Trait d’Union n° 19

Tante Ginette s ‘est éteinte à Cannes le 2 septembre 1999 à l’âge de 96 ans.

Fille de Louis Blériot, elle travaille avec son père à l’usine de Suresnes et épouse Jean Lassaile.

Elle laisse dans la famille le souvenir d’une personne affectueuse. Dans un prochain numéro nous évoquerons son souvenir.