Bernard CHAPPEY (Bamy)

 

sommaire :
– EVOCATION DE LA VIE DE BERNARD
– SON ENFANCE
 – SON ENVIRONNEMENT
 – LA JEUNESSE
 – ETUDES SUPERIEURES
 – SERVICE MILITAIRE
 – VIE PROFESSIONNELLE et FAMILIALE
– témoignage de Laurent – son fils
– les vacances
– la « mairie de Blonville en terre »
– le mariage d’un Chappev et d’une Silvestre de Sacy
– témoignage de Bernard Tandeau de Marsac
– souvenir de Catherine Spalter sa cousine
– hommages à sa disparition :  de Caroline – d’Elisabeth – d’Elisa
– cérémonie du souvenir à HAMIPRE 
– à propos de pipeaux
– Bamy peintre

de nombreuses illustrations  sont disponibles sur le Trait d’Union n° 11 (cliquez ici

 

 

EVOCATION DE LA VIE DE BERNARD

Bernard nous a quittés le 20 décembre 1995. Marc qui était le frère le plus proche du fait qu’ils étaient nés la même année, n’est malheureusement plus là pour parler de lui. Nous essayerons, à notre manière, de le remplacer. Claude et Philippe

Chronologie pure ?
Mélanger vie familiale vie privée, études, service militaire, vie professionnelle ? Oui car il y a une unicité dans sa vie qui toute entière fut consacrée à sa famille.

SON ENFANCE

13 décembre 1929 : naissance de Bernard, Paul, René à la clinique Rudolfinerhaus, Billbrotstrasse 78, Vienne (Autriche). Il est le dernier d’une famille de quatre garçons.

1930 : ses premières vacances à La Baule avec sa mère, ses trois frères et son cousin germain Jacques Louis.

Sa gouvernante est Téta (Margaretta Weiss – née à Stolp en Poméranie – Prusse) entrée en 1929 dans la famille. C’est elle qui lui donnera le surnom qui ne l’a plus quitté : BAMY.

Octobre 1935 : Bernard entre à l’école Neulandschule (Grinzing) I.Volkschulklasse

17 mai 1936 : Première communion.

De cette époque date un poème en allemand à l’intention de Maman : Mutti!
(traduction de Claude 29/04/96)
Maman chérie
Oh, comment pourrais-je te rendre Maman chérie, autant d’amour.
Tous les trésors de tous les mondes ne suffiraient pas pour cela.
Bonheur, santé, toutes les joies, je les souhaite pour toi, de plus en plus. Je veux être sage et discret, Maman chérie, je te le promets.

 

SON ENVIRONNEMENT

Nos parents habitent depuis le mois de septembre 1929 à Vienne (Autriche) Gebhart Gasse.

Papa est directeur à la Banque des Pays de l’Europe Centrale et est détaché à la Oestereich Landerbank à Vienne.

En septembre 1931, ses parents déménagent et s’installent dans une maison, Dionysius Andrassy Strasse, XIX arrdt

Ce quartier bourgeois  »Hohe-Warte », en limite de Grinzing, domine aussi le quartier populaire de Karl Marx Hof où survient un soulèvement ouvrier socialiste qui sera maté par le chancelier Dolfuss (qui sera assassiné le 25 juillet 1934 par les national-socialistes autrichiens). La nuit du 12 février 1934, on a entendu le canon placé à 400 mètres de la maison, sans doute Bamy a t-il eu peur mais il était trop jeune pour réaliser.

 

L’ ADOLESCENCE

Juillet 1938 : Bernard rentre en France avec ses parents.

Octobre 1938 : Entrée à l’école Gerson et à la « meute »(louveteaux) de la 44è Paris (Gerson)

1939-40 : séjour au Moulleau (cf T U n° 7 & 10)

Le 12 mars 1938, c’est l’Anschluss (annexion de l’Autriche par le III Reich)

La famille Chappey quitte l’Autriche et s’installe au 7 boulevard Flandrin.

Il partage sa chambre avec Marc.

2 septembre 1939 : déclaration de guerre

10 mai 1940 : début de la campagne de France

1941 : retour à Paris. Ecole Gerson puis lycée Janson de Sailly

Etudes secondaires jusqu’au bac.

A partir de 1941 : vacances en famille à Saint- Germain-sur-Vienne. Il y fera la connaissance d’Albert Malbois.

6 juin 1944 : débarquement des alliés en Normandie

8 mai 1944 : signature de l’armistice mettant fin à la seconde guerre mondiale.

 

LA JEUNESSE

Sept. 1946 : vacances dans le Tyrol. Il retrouve à Vienne Claude et Monique, enceinte d’Hélène.

Eté 1947 : camp scout puis vacances à Brest avec Jean-Louis Lacau. Parmi les jeunes gens et les jeunes filles présents qu’il rencontre, il y a Elisabeth Gayet (future Elisabeth Gaud).

Eté 1948 : camp scout

Eté 1950 : séjour linguistique dans une famille à Cologne (cf T U n° 9 page 3)

Eté 1953 : vacances au Pyla chez Monsieur et Madame de Barrau.

ETUDES SUPERIEURES

Après avoir subi avec succès les épreuves du baccalauréat, Bernard se prépare aux concours des grandes écoles scientifiques. Il entre en hypotaupe à Janson puis en taupe. Il est reçu à l’institut Electronique de Grenoble.

L’IEG dépend de l’institut Polytechnique de l’Université de Grenoble qui comporte aussi le fameux Institut d’hydraulique dont le président est le Pr Esclangeon, savant mondialement connu auquel il est recommandé par Hypolite Bouchayer, camarade de promo de l’Ecole Centrale de son grand-père Lucien Lassalle.

Avant d’y entrer, il effectue en septembre 1953 un stage d’un mois aux usines Peugeot à Montbelliard.

Juillet 1954 : il effectue une préparation militaire supérieure (PMS) au camp de Valbonne (Alpes Maritimes)

En juillet 1955, il participe à un voyage de fin d’études au Danemark avec sa promotion.

Il est nommé Président du Bureau des Elèves et va régulièrement faire du ski à Chamrousse.

Vacances au Pyla avec Guy de Luze chez les cousins de ce dernier, Jacqueline de Barrau et son frère dont la maison s’appelait « le rayon vert ».

SERVICE MILITAIRE

A partir du 1er octobre 1955, il effectue son service dans la marine nationale. Il embarque successivement sur :
– LE TOURVILLE
– LE CHEVALIER PAUL, escorteur d’escadre du 1.04.56 – du 14.4.57, parmi ses missions : surveillance des côtes d’Algérie.
Caractéristiques : 19 officiers 328 hommes – 4 lance-torpilles – 12 canons – 
De quart, une nuit, pendant une traversée du détroit du Pas de Calais, il a éprouvé une grande frayeur devant l’écran radar qui montrait l’intense circulation marine NS, SN, EW et WE.
– LE GUSTAVE ZEDE , ravitailleur de sous-marins, du 16.4.57 au 11.11.57. Parmi ses missions : surveillance des côtes d’Algérie et du Maroc. Caractéristiques : 364 hommes y compris officiers 3 canons de 105 – 5 canons anti-aériens.
service militaire.

Il termine son service comme enseigne de vaisseau de 1ère classe.

 

VIE PROFESSIONNELLE et FAMILIALE

Du 25.11.1957 au 27.7.1969, soit pendant presque 12 ans, il travaille à la CSF Compagnie Générale de Télégraphie sans fil à Levallois Perret. La fusion Thomson CSF interviendra vers 1964/65.

Il développe les radars et effectue des déplacements à l’étranger pour leurs mises en service, notamment en Afrique du Sud et en Suède.

En 1962 et 1963, il effectuera 3 voyages d’une durée de 3 semaines chacun à Colomb Bechard. En effet, à la CSF il faisait partie de l’équipe qui a mis au point l’engin-cible, la tête chercheuse C.T. 20 – toujours actuel mais maintenant sous le label C.T 22. Ce fut le point le plus passionnant et culminant de sa carrière technique.

Le 29 mai 1961, il épouse Claude Delame-Lelievre à la mairie du XVIè arrondissement. Leur mariage religieux à Saint Honoré d’Eylau sera célébré par Albert Malbois, ordonné évêque le 22 avril précédent.

Le jeune ménage s’installe dans un appartement au 175 bd Murat où il résidera jusqu’en juin 1963.

Le 26 janvier 1963 : naissance de Valentine et Laurent à Neuilly s/seine.

En juillet 63, la famille agrandie s’installe avenue J.B. Clément à Boulogne, au dessus des studios de Boulgone (dans lesquels furent tournés des films célèbres) où elle résidera quelque temps pour s’installer dans résidence du Lac à Meudon-la- Forêt, où elle résidera jusqu’en décembre 1968.

Le 14 juillet 1968 : naissance de Mathieu à Meudon. La famille encore agrandie, s’installe dans un£ maison 26, rue du Moulin de Pierre à Clamart en 1969.

Pendant ce temps, il suit en 1966/67 les conférences préparatoires au CPA, puis participe à la session 1967/68 du Centre de de Perfectionnement aux Affaires de la Chambre de Commerce et d’industrie de Paris.

22 octobre 1973 : naissance de Brice à Meudon.

Entre temps, il a quitté la CSF et est entré le 25 août 1969 à la Cie IBM France. Il y occupera diverses fonctions jusqu’à sa prise de retraite le 31 décembre 1992.

Les dernières années, il occupa le poste de Directeur des Relations Sociales chargé plus spécialement des relations avec les comités d’établissement sur les différents sites et du comité central d’entreprise, tâche éminemment délicate et difficile dont il s’acquitta si bien que sa direction qui ne savait par qui le remplacer.

Pendant sa présence à la Cie IBM France, il aura connu différents présidents :
–   Baron Christian de Waldner (…-1973)
–   Monsieur Jacques Herbart(1973-1977)
–   Monsieur Jacques Lemonnier (1977-1986)
–   Monsieur Pierre Barazer (1986-1992)
–   Monsieur Claude Andreuzza Président du Directoire, directeur général depuis septembre 1992. Monsieur Pierre Barazer devenant à la même date Président du Conseil de Surveillance nouvellement créé.

Entre 1974 et 1981 il s’occupe du club catholique pour pré-adolescents à Clamart dans le cadre de l’aumônerie et au même moment il sera responsable, pendant deux ans des scouts de France de Clamart.

En 1987-88, ils era Président de l’association autonome des Parents d’élèves de Clamart.

26 juillet 1976 : décès de notre Père, Joseph Chappey

29 janvier 1980 : décès de notre Mère, Germaine Chappey née Lassalle

En 1985 Bamy et Claude font un voyage à Vienne, un retour aux sources, où ils verront les Kuntz. La fille de Walter Kuntz viendra en

986-87 habiter plusieurs mois à Clamart.

En mars 1986, à l’occasion de ses 25 ans de mariage, il emmène sa famille visiter la Thaïlande.

Il aura connu de grandes joies familiales avec : le mariage de Valentine avec Thibaut Herpin, le 13 septembre 1986 et la naissance de ses petites-filles Clémence Herpin le 12 mars 1988 et Marie Herpin le 29 novembre 1990,En mars 1986, à l’occasion de ses 25 ans de mariage, il emmene sa famille visiter la Thaïlande.

Et aussi de grandes amitiés avec Jacqueline Horstmann (de Barrau), Jean-Louis Lacau (décédé), Laurent Zeller (décédé), Guy de Luze, Jean-Louis Barsacq, Bernard Tandeau de Marsac, Dominique Paget (décédé en 1982).

Il consacrait ses loisirs principalement à la pratique de la peinture, aussi bien de l’aquarelle que de l’huile. Il exerçait cet art avec un réél talent. Ses thèmes de prédilection étant la copie des maîtres hollandais et flamands du XVII ème siècle (l’Age d’Or). Il était devenu maître, lui aussi, dans l’art des drapés, (cf photos dans T U n° 9).

Il consacrait, en belle saison, beaucoup de soins à sa propriété de Blonville qu’il avait achetée le 5 novembre 1980 et l’été venu, il emmenait sa famille passer le mois de juillet dans la maison familiale de Sainte-Maxime. Il s’y adonnait au ski nautique qu’il a enseigné à sa famille mais fut le seul à réussir à sortir de l’eau en mono.

La pratique du golf lui était devenue, elle aussi, indispensable tant il y montrait de réelles dispositions.

Il faisait beaucoup de promenades à bicyclette dans la campagne normande.

Pendant des années il a pratiqué environ deux fois par semaine de la gymnastique dans une magnifique chemise Lacoste.

Malheureusement il fut atteint dès avril 1992 d’une maladie longue et douloureuse affectant la lymphe. Il fut aidé et soutenu dans son combat par la présence affectueuse et efficace d’Elisabeth Gaud, qu’il avait connu tout jeune homme, et qu’il a retrouvé bien plus tard.

1-17 mai 1992 : il fit un voyage aux Etats-Unis avec Elisabeth.

11 novembre 1991: décès de notre frère Marc.

Voici, pour ses enfants, ce qui caractérisait Bamy :
Si j’écoute, je peux comprendre,
Si je comprends, je peux changer,
Si j’observe, je peux être là.
Si j’ai confiance, je peux avancer.

 

témoignage de Laurent – son fils – extrait du TU n° 11

Six mois déjà !!

Le temps sans doute de passer du mauvais rêve au souvenir.

Le temps sûrement de lui trouver une nouvelle place :

dans mes pensées,

dans mon cœur, dans ma lumière …

Le temps parfois de l’oubli !

Devant mes yeux qui se souviennent, je revois sa silhouette allongée, mince, habillée comme pour un week-end, un sourire flottant sur le visage.

Je ne sais plus si c’est la dernière présence physique, comme un adieu.

La dépouille de mon père que je regarde, que j’ausculte jusqu’à l’obsession, pour toujours me souvenir, ne jamais oublier. Ou bien cette position familière, son corps qui se repose le temps d’une sieste. L’image apaisante de tous mes week-ends d’enfant.

Mes pensées se tournent souvent vers ces dernières semaines d’automne. Je repense à tous ces instants que nous avons partagé avec lui. Je me passe et me repasse ces petits films et m’enfonce béatement dans la recherche du détail, de la phrase oubliée … le souvenir de la vie.

Que de cadeaux j’ai reçus, comme cette nuit à l’hôpital ou, après l’avoir aidé à marcher nous nous sommes embrassés, longuement. Tous les mots d’amour que j’avais dans mon cœur je les ai glissés à son oreille. Deux jours plus tard, un peu plus vaillant que durant la semaine passée, il nous a dit avoir vécu ce long moment comme dans un brouillard, sans souvenir. Devant mon air peiné, il s’est retourné vers moi en me disant, avec un sourire complice : « il y a des instants que l’on ne peut oublier ».

Nous avons eu aussi courant novembre une longue conversation sur un sujet qui lui tenait à cœur. Il voulait d’ailleurs en tirer un article à faire paraître dans le « Trait d’Union », afin de vous faire part de ses réflexions.

Malheureusement il n’a pas gagné cette bataille non choisie. Malgré la force de son optimisme, sa hargne de vivre, le courage de se battre et de continuer à se battre, la maladie l’a emporté avec tous ses projets et son avenir.

Les cartes étaient faussées d’avance.

Je vais essayer d’être son interprète.

Papa a toujours été passionné par cette longue recherche qu’est la compréhension de soi- même. Ses réflexions, ses lectures, ses rencontres lui ont permis de se forger une théorie sur l’influence du monde extérieur sur notre comportement et notre caractère.

Nous avons tous reçu une éducation personnalisée qui nous a modelés. Les éléments qui la composent : la société, notre langues, nos études … et bien sûr le plus important nos parents, grand-parents, frères et sœurs, en bref notre famille. Ce sont ces éléments qui nous ont donné notre vision du monde. C’est comme un filtre à travers lequel nous regardons, enregistrons mais aussi agissons.

Papa appelle ce bagage qui nous influence consciemment et inconsciemment : « la malle ».

Prendre connaissance de « sa malle », essayer de l’intégrer peut permettre d’avancer, de progresser. Par contre, ignorer ou rejeter ce bagage peut présenter un lourd handicap, un poids dans la vie, une incompréhension par rapport à soi-même.

De même, nous devons assimiler que chacun a sa « malle » et donc sa propre vision du monde. Pour pouvoir comprendre et se faire comprendre des autres, il faut utiliser leur langage. Prendre connaissance de leur « malle ».

Tout ceci est simple et compliqué comme la vie. Si vous avez des questions à poser, adressez- vous à Papa, il est quelque part au fond de votre cœur.

P.S. Si le sujet vous intéresse, on retrouve cette idée dans la P.N.L. (Programmation Neuro-Linguistique) et dans certaines thérapies brèves entre autres.

Nos années de jeunesse

Bernard avait créé un rallye avec Dominique Paget, un de ses amis de Gerson qui avait fait Supelec et habitait 80 rue Spontini : le
PACHA. Claude Delame-Lelièvre en faisait partie. C’était en 1959 ou 60. Je les ai connus à cette occasion. Les autres rallyes de l’époque ‘appelaient le Saint-James, le Bagatelle que Claude Delame-Lelièvre animait avec l’aide de Bernard. Les soirées à Paris, autour de Paris et plus loin étaient très nombreuses et je me souviens plus particulièrement d’un week-end en septembre à Valenciennes chez les Delame où nous avions été logés chez les Dupont, d’un autre chez les Maggiar à la campagne et d’une nuit passée chez eux au Touquet ainsi que d’une grande soirée pique-nique à Villers-sur-mer chez les Delame- Lelièvre (avant le mariage de Bamy et de Claude). Tous étaient jeunes et beaux, heureux. Les fêtes succédaient aux fêtes. Les mariages étaient nombreux.

Certains jouaient au bridge. Après leur mariage, Bamy et Claude faisaient partie avec les Paget, les Sebire et moi-même, d’un petit groupe de bridge qui se réunissait tous les mois (j’ai encore la liste des membres pour l’hiver 1963/64).

Bernard et Claude circulaient à l’époque dans une petite Renault découverte blanche avec intérieur en cuir rouge (Floride).

C’était aussi la grande période de Val d’Isère. Certains d’entre nous y allaient plusieurs fois par an, dont un séjour de 8 à 15 jours. En 1967, je me souviens d’y avoir retrouvé Bamy et Claude.

Bernard chassait dans les années 1958 à 1965 avec Guy de Luze chez la mère de ce dernier à Tigy (Sologne).
Au début des années 1970, il est venu chasser avec nous en Sologne à « La Chaussée », nom de la propriété de Monsieur Jean Mayen, l’oncle des Paget (Dominique et François) qui laissait ses neveux choisir leurs invités, tous masculins.

 

les vacances

En août 1966, avec Dominique Paget, alors que nous revenions de Sicile en voiture, nous nous sommes arrêtés à la Flamengrie.

Puis, l’année suivante en 1967, j’y ai passé quelques jours de vacances. Bamy et Claude étaient même venus me chercher à l’aéroport de Nice en voiture. Vraiment de bons amis !

Nous allions à la plage de la Nartelle où Bamy avait loué un ponant. Nous étions allés à Saint-Tropez bien sûr, et je me souviens d’un déjeuner sur la plage de Tahiti (Pampelonne). L’eau était dans une bouteille de limonade. Nous l’avions soigneusement mise au frais à moitié dans le sable sur le bord de l’eau. Un moment d’inattention et la bouteille avait disparu ! Emportée par la mer ?

Port-Grimaud était en construction et nous l’avions visité. Nous étions aussi aller dîner à Grimaud.

En 1987, Bamy m’a de nouveau invité à la Flamengrie. Laurent était là avec quelques amis et amies …. et ses souliers à clous, mais pas en dessous ; sur le côté des semelles et des talons. La statue de Jeanniot dans le grand salon portait … une cravate, statue qui fut vendue plus tard à Monaco et qui est partie pour l’Australie. Celles du Palais de Tokyo sont restées à Paris.

Bamy avait loué un petit bateau à moteur dans le port de Sainte Maxime. Et tous les jours nous traversions la baie de Saint Tropez et allions sur une plage au-delà de Pampelonne où nous « pique- niquions ». Au retour, un peu au large et également dans le fond de la baie de Saint Tropez, ski nautique pour tous. Bamy faisait du mono. Nous avions fait le tour des « contre-torpilleurs » amarrés dans le petit port de Saint Tropez.

Un soir, nous étions allés au Byblos. Une excellente soirée … dansante pour les jeunes.

 

La « mairie de Blonville en terre »

La maison, je la connaissais avant qu’elle n’appartienne à Bamy et à Claude. J’étais dans la région vers 1977 ou 1978 – et l’avais visité (avec qui ?). Nous avions rencontré Monsieur Toulemonde, malade, couché dans une des chambres du bas.

Plus tard, j’y suis retourné en week-end, invité par Bamy et Claude et je me souviens d’Alain Jérôme, (qui présentait les « dossiers de l’écran » le mardi soir) chantant à la messe et que nous avions salué à la sortie. Je l’appelais « mon copain » pour l’avoir rencontré cherchant un bureau dans les couloirs d’IBM. Lui aussi connaissait la maison pour l’avoir louée avant l’acquisition par Bamy et Claude.

Nous étions allés assister aux courses de polo à Deauville et jouer au golf (Bamy, pas moi) à Houlgate où nous avions été reçus par les Desjeux qui avaient une maison au bord du golf, près de celle d’André Giraud, l’ancien ministre.

Nous étions aussi allés déjeuner chez les Delame- Lelièvre à Villers, en famille, et avions fait un tour à la kermesse. Et j’ai revu la « mairie » le jour du mariage de Valentine, en septembre 1986, fête très réussie.

 

le mariage d’un Chappev et d’une Silvestre de Sacy

Un jour, au bureau, il m’annonce qu’un de ses neveux, épouse, en l’église Saint-Médard, la fille d’un oncle éloigné (cousin issu de germain de ma chère mère) : le baron Jacques Silvestre de Sacy. Il faut dire que Toncle » avait plus de 90 ans (il s’était marié à 55 ans avec une « jeunesse », la tante Odile née Cazenove de Pradines, beaucoup plus jeune que lui). L’oncle, je le connaissais bien car il était – il est mort il y a 2 ans à 97 ans – le chef et l’archiviste de la famille du côté de ma mère.

Edouard Frédéric-Dupont, le député-maire du 7ème arrondissement aurait – d’après Bamy – déclaré que c’était la première fois qu’il mariait une jeune fille dont le père était plus âgé que lui !

IBM – Bernard a quitté la Thomson CSF – où il s’occupait en dernier lieu d’après-vente de radars – pour rejoindre IBM France au moment où je la quittais pour un détachement international à Münich. Il ne m’avait pas demandé mon opinion sur la Compagnie qui m’employait depuis plus de deux ans. Je l’ai retrouvé, à mon retour, début 1972. Chef du département administratif de l’agence commerciale qui s’occupait des grandes banques (BNP, Société Générale, Crédit Lyonnais, etc….) il s’occupait de toutes les questions non commerciales (gestion des commandes, recouvrement, …) avec son équipe d’administratifs.

Le Directeur de l’agence était un HEC d’origine yougoslave, très brillant : Monsieur Lazarevitch que tout le monde appelait « Tito » ’. Les bureaux étaient à Réaumur. Je te voyais peu à cette époque au bureau car le mien était ailleurs dans Paris.

Ceux ayant atteint leurs objectifs étaient invités à une « convention ». Bamy a-t-il participé par exemple à celle d’Antibes en octobre 1973 ? Je ne le sais pas.

Plus tard il s’est occupé avec un ancien colonel du contrôle des commissions de tous les commerciaux de la Compagnie IBM France (plusieurs centaines, probablement près de 1.000). Les ingénieurs commerciaux avaient généralement un fixe de 60% du salaire, le reste étant constitué de commissions et de primes, le système étant très compliqué avec différentes catégories de commerciaux, les commissions étant calculées par rapport à des objectifs qui variaient d’un commercial à l’autre, etc… Son bureau était à la Tour Septentrion à La Défense.

En 1980, il fut envoyé en mission de contrôle à Kinshasa (ex-Leopoldville) au Zaïre pendant 3 semaines, à la demande d’IBM Europe.

Plus tard, probablement vers la fin des années 1970, il s’est retrouvé à Réaumur (environ 800 personnes) avec un poste de responsable dont je n’ai jamais connu l’intitulé exact. Rattaché à la Direction des relations humaines, il s’occupait :

  • des relations avec l’inspection du travail,
  • du Comité hygiène,
  • de la sécurité sous tous ses aspects,
  • de l’application des lois Auroux,
  • de la sécurité,
  • de l’organisation des élections (syndicales, délégués du personnel, mutuelles,…) dont il présidait le bureau,
    de la supervision des travaux d’entretien et de modifications (très fréquentes) de l’agencement,
  • d’enquêtes en tout genre (moral du personnel …)

Toutes les « petites histoires » de la Compagnie, il les connaissait.

voir sa photo dans « les Chroniques d’IBM France » quand il dirigeait l’agence du Vietnam à Saigon. Il a quitté IBM dans le cadre du contrat de solidarité en 1982.

Il occupait un beau bureau au 2ème étage sur la rue Dussoubs, puis au 5ème étage sur la grande cour intérieure, alors que les commerciaux étaient assez mal logés pour les inciter à être chez leurs clients et non à leur bureau.

J’ai tenté de le réconforter au cours d’un déjeuner à la cafétéria le lendemain de la disparition de sa chère mère.

Plus tard il m’avait expliqué combien il était bouleversé par la mort de son frère qui était presque son jumeau.

Au milieu des années 1980, la Compagnie décida de réduire le personnel non commercial et on lui demanda de faire la même chose non seulement à Réaumur mais aussi pour d’autres immeubles tels que Rives-de-Seine près de la gare de Lyon et la place Vendôme, siège de la Compagnie. Il avait un 2ème bureau à Rives de Seine où il allait souvent le soir pour faire de la gymnastique.

« Je ne te réveille pas ? », c’est comme cela qu’il me demandait par téléphone si j’étais libre pour déjeuner avec lui à la cafétéria d’IBM. Il aimait être un peu moqueur, sans aucune méchanceté.

Une fois, au déjeuner, il m’a dit que dans l’après-midi il y aurait un exercice d’évacuation totale de l’immeuble de Réaumur (alerte à la bombe !). Par souci de productivité personnelle, je me suis débrouillé pour avoir à faire ailleurs qu’à Réaumur cet après-midi là, sans rien dire aux autres qui se sont retrouvés pendant près d’une heure dans la rue sous la conduite de Bamy qui avait un brassard rouge et un haut parleur.

Bamy devait ensuite diriger le « debriefing » constatant les délais excessifs et les défauts d’organisation avant d’en faire le rapport.

Un jour il était catastrophé : la Direction des relations humaines lui demandait de quitter son poste pour aller à la Défense dans la Tour Descartes inaugurée début 1988 pour s’occuper des relations avec le Comité Central d’entreprise. Il a eu beau argué qu’il ne connaissait pas la question, rien n’y fit.

Dans une très grande entreprise comme IBM, les réorganisations sont très fréquentes, au minimum annuelles. Il dut surveiller tous les projets de réorganisation, hors usines, aller voir les dirigeants pour se les faire expliquer et leur dire si ce qu’ils projetaient de faire devait être ou non soumis au Comité d’Entreprise. Pour cela, il s’était constitué un réseau de renseignements officieux. Ensuite il les aidait à préparer leur présentation au Comité Central d’entreprise présidé par le Président de la Compagnie, auquel il assistait.

Toutes les « grandes histoires » de la Compagnie, il les connaissait aussi, et avant la plupart des employés.

Il pouvait ainsi se faire une opinion sur la qualité de conviction des dirigeants y compris du Président dont il recevait les confidences. Ainsi, au début des années 1990, Claude Andreuzza, Directeur Général devenu Président du Directoire lui aurait dit : « J’ai vraiment été mauvais ». Bamy s’était forgé une opinion depuis plusieurs années.

D’après Bamy, Pierre Barazer, le Président précédent, imposait ses vues avec autorité. « La voix de son maître » était le surnom donné, au Directeur des relations humaines par les membres de sa Direction.

 

témoignage de Bernard Tandeau de Marsac

Perspicace, psychologue, il savait comprendre les hommes et interprétait – mieux que moi – les situations humaines en particulier lorsqu’elles devenaient délicates.

Il était très apprécié dans sa fonction et même « coté » « Exceptionnel” au moins dans sa dernière évaluation annuelle début 1992. Son patron, Michel Antoine, lui avait dit également que s’il l’avait connu plus tôt, il lui aurait fait faire une carrière plus rapide et plus haute.
note : la hiérarchie est : « exceptionnel, très bon, bon , à améliorer, procédure de mise en garde ».

Fin 1992, la Compagnie qui cherchait à faire partir le maximum d’employés ayant atteint 57 ou 58 ans par toute une série d’offres alléchantes, voulait qu’il reste alors qu’il allait atteindre 63 ans début décembre 1992.

La situation de la Compagnie devenait de plus en plus critique. Le Président mondial fut « viré » en janvier 1993. Et un nouveau Président, recruté à l’extérieur, prit ses fonctions le 1er avril 1993. Par des moyens extrêmement brutaux, il a rétabli l’équilibre et relancé la Compagnie sur la voie du succès … et du profit.

Depuis 1990 ou 1991, il participait au club de bridge d’IBM, et c’est lui qui m’a convaincu de le rejoindre en septembre 1994.

Le bridge et la peinture étaient devenus ses deux grandes distractions après la Bourse qui le passionna dans les années 1980.

Il avait décidé de partir, ayant atteint – je crois – ses 150 trimestres de retraite. Tous ses dossiers étaient en ordre. Et il ajouta fin décembre : “le 4 janvier, je serai en train de peindre dans l’atelier de Monsieur de Pracomtal à Issy-les-Moulineaux.”

Sensible, très humain, toujours à l’écoute des autres, Bernard excellait comme agent de renseignements et comme conseiller personnel. Il m’aida souvent dans des relations personnelles à l’intérieur comme à l’extérieur de la Compagnie.

Bamy était un grand ami, peut-être le meilleur que j’ai jamais eu, irremplaçable. Il me manque beaucoup.

 

souvenir de Catherine Spalter

Cette anecdote se passe à Paris en 1941 ou en 1942, époque où l’on n’allait pas en vacances à toute occasion ! Je me souviens particulièrement de ce congé scolaire où mes parents, pour occuper mes loisirs en cet automne un peu gris, m’avait fait franchir la Seine afin de me faire respire l’air pur du jardin du boulevard Flandrin,. Mais bien sûr, plus que l’air pur, c’était vraiment la compagnie de mes deux cousins, Marc et Bamy, qui me réjouissait le plus. Car nous nous entendions bien nous qui étions nés tous les trois la même année.

Un jour, pour agrémenter cette semaine de vacances, mes cousins eurent l’idée de m’emmener assister à un match de rugby. Il ne leur était en effet pas venu à l’esprit qu’une petite fille de 11 ou 12 ans qui fréquentait un lycée de jeunes filles et dont les parents, en matière de sport, s’intéressaient plus au golf qu’au rugby, ne serait pas très initiée aux subtilités de ce sport. Dans mon inconscience et ma naïveté, je les accompagnais donc à ce stade dont j’ai oublié le nom. Hélas, 55 ans plus tard, je garde encore le souvenir horrifié de ce match auquel je ne comprenais rien et de ces étranges mêlées tout aussi mystérieuses.

Je ne sais si mes chers cousins se rendirent compte de mon ennui. L’expérience ne fut heureusement pas répétée et au cours des vacances qui suivirent je n’entendis plus parler ni de rugby ni de foot. Plus tard, à Saint- Germain sur Vienne, où nous nous retrouvions chaque année, nous découvrîmes les joies des baignades dans la Vienne au courant tumultueux, les promenades à bicyclette, les parties de bataille navale et le piano à 4 mains. Ce n’était finalement pas mal du tout d’avoir ces deux cousins !

Ce quartier bourgeois  »Hohe-Warte », en limite de Grinzing, domine aussi le quartier populaire de Karl Marx Hof où survient un soulèvement ouvrier socialiste qui sera maté par le chancelier Dolfuss (qui sera assassiné le 25 juillet 1934 par les national-socialistes autrichiens). La nuit du 12 février 1934, on a entendu le canon placé à 400 mètres de la maison, sans doute Bamy a t-il eu peur mais il était trop jeune pour réaliser.

 

hommages à sa disparition extraits du Trait d’Union n° 9 – 1995

 de Caroline CHAPPEY-RIBADEAU-DUMAS 
Notre oncle Bernard est parti sans avoir eu le temps de tout dire. Il est parti sans avoir eu le temps de tout faire. Il est parti rejoindre son frère, presque jumeau, Marc né comme lui en 1929.
Sensible, souriant, discret et volontiers bavard, toujours attentif aux autres, amateur d’art et artiste-peintre, golfeur et bridgeur confirmé, ce sont pour moi quelques-uns des traits qui le caractérisent. Un seul défaut toutefois aux yeux de son frère Marc : il n’était pas un grand amateur de vin mais la perfection n’est pas de ce monde.
Exemplaire, il le fut dans son courage et dans sa lutte contre la maladie dont il parlait librement.

d’Elisabeth, le 23 décembre dernier, lors de la messe d’enterrement – extrait du Trait d’Union n° 9 – 1995.
Cet adieu que nous faisons à Bernard que beaucoup appellent Bamy ou Pili ou même Monsieur Lapin, rendons-le, ainsi qu’il l’aurait souhaité, le plus positif possible.
Positive : toute la joie que lui ont apportée ses enfants et petites-filles. Il en était très fier. Il y a huit jours à peine, il m’a dit : »Ils sont bien mes enfants ».
Positive : la très bonne entente qui existait avec ses frères. Je les revois, un soir, dînant tous les trois : conversation très animée, amusante, pleine de souvenirs.
Positive : sa tendresse pour Elisa et sa référence si fréquente à son frère Marc, et cette complicité qu’il avait avec ses neveux et nièces, à l’écoute de chacun. Il était déjà trop fatigué pour faire un discours lors de l’anniversaire de son frère Philippe, mais des coups de téléphone avaient permis des instantanés familiaux inédits. Comme il avait bien profité de cette soirée.
Positive : cette amitié unique qu’il avait pour Monseigneur Malbois. Merci Père pour tout ce que vous lui avez apporté. Vous étiez là bien souvent ces dernières semaines, en dépit de toutes les difficultés de circulation.
Mais je veux aussi parler de ces rendez-vous quasi-hebdomadaires dont il revenait toujours très heureux.
Positive : cette peinture qui lui a permis de vivre une passion portant ses fruits. Bernard revenait de ses cours enthousiasmé par leur richesse et la révélation de ses possibilités. Il avait plein de projets : d’abord de copies puis ultérieurement ses œuvres propres.
Positif enfin cet amour qu’il avait besoin de donner et de recevoir.
« Je pense, me disait-il, aux personnes qui sont seules et qui n’ont aucune main chaleureuse dans la leur ».
Dans ce combat qui a été le sien, cette main, nous avons essayé de la lui tenir le plus longtemps possible.

d’Elisa CHAPPEY – lettre à Bamy  – extrait du Trait d’Union n° 9 – 1995
Le premier souvenir que j’ai de toi est celui d’un conflit ! Une histoire de coup de téléphone chez Marc, moi répondant, toi faisant semblant de ne pas me reconnaître alors que Marc et moi habitions déjà ensemble et que tu me connaissais … Inutile de te dire la scène de ménage homérique qui s’en est suivie, l’histoire est remontée jusqu’à ta mère, bref la troisième guerre mondiale n’aurait pas fait plus de bruit !
Pour « te faire pardonner », tu as voulu que j’adhère à une théorie selon laquelle toute tentative d’entente était compromise, voire vouée à l’échec entre des êtres qui venaient du nord de la France en passant par l’Autriche et moi qui venais d’Argentine après être née en Italie!!!
Nous en avons fait du chemin, depuis, dans ce que l’on appelle aujourd’hui la communication … !
Au-delà des liens familiaux, nous sommes devenus amis. Nous avons appris à nous dire en face ce sur quoi nous n’étions pas d’accord, mais aussi, et surtout, nous avons appris à évoquer le plaisir que nous avions à être ensemble, à parler ensemble.
J’étais toujours très contente de trouver sur mon répondeur : « C’est ton petit beau-frère, rappelle-moi, c’est pour bavarder ». Et nous bavardions. Pendant des heures ! Nous aimions bien refaire le monde. Tu m’as beaucoup aidée à essayer de refaire le mien, de monde. Toujours optimiste : « Tout va s’arranger à condition que tu le veuilles vraiment et que tu ne t’enfermes pas dans un système qui n’est pas bon pour toi ». Merci pour ce cadeau de volonté et de courage. Merci de m’avoir tant écoutée, merci de m’écouter toujours même s’il n’y a plus le téléphone.
Au revoir petit beau-frère

 

cérémonie du souvenir à HAMIPRE (Belgique) le 1er septembre 1996 – extrait du Trait d’Union n° 16

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p.s. : dans la salle du vin d’honneur, l’Abbé Mouzon avait construit un grand panneau consacré à Bamy, en découpant textes et photos des Trait d’Union, signe des amitiés d’Outre-Quiévrain.

 

à propos de pipeaux – par Catherine LAMY-SPALTER  → extrait du Trait d’Union n° 10 – 1996

D’après les quelques souvenirs relatés par Bamy quand je suis allée le voir l’année dernière, on peut faire quelques déductions.
Bamy a en effet appris à fabriquer des pipeaux quand il était dans un « home » d’enfants à Arcachon en 1940. Je me souviens qu’il en avait deux de taille différentes : un petit dont le son était aigu, un plus grand au son plus grave. C’est le grand que nous voyons sur la photo.
Vu la tenue vestimentaire de l’intéressé, cela a du se passer en juin, juillet ou août.
La foret est sans doute le jardin de la villa Moune. En effet, Bamy m’a dit l’année dernière que lorsqu’il était à Arcachon, André Weulersse (beau-frère de Tante Madeleine) était venu un jour le chercher pour l’amener au Moulleau.
Si Bamy ne se souvenait pas, quand je l’ai interrogé, de l’année de son séjour à Arcachon, ni de la raison pour laquelle on l’avait envoyé là-bas, il se souvenait en revanche fort bien de cette visite chez les Weulersse, dans cette villa entourée de pins.
Mon seul souvenir à moi est la visite que nous avons rendue à Bamy dans son « home » alors qu’il était alité. C’est ce jour là qu’il nous a montré ses pipeaux et nous a dit qu’il les avait fabriqués lui-même.

note de la rédaction : c’était pour des raisons de santé que Bernard avait été envoyé dès 1939 à Arcachon, près de ses tantes Colette et Madeleine.

 

Bamy peintre – voici deux tableaux qui denotent un talent certain, ne serait-ce que dans les drapeies .