ma grand mère russe par philippe Delmas

 C’est ainsi que je l’ai mémorisée quand j’étais môme. Mais elle n’était pas russe, elle était née là-bas.

Son père, Maurice Prosper BURCKARD, chef de bureau à la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest (donc : bien avant la création de la SNCF), avait été détaché en 1857 auprès de la Grande Société des Chemins de Fer Russes à Saint PETERSBOURG (capitale de l’Empire Russe à l’époque). pour participer à la création de la ligne de Saint PETERSBOURG à VARSOVIE. 

Il était parti avec son épouse, qui, le 25 septembre 1863, a eu sur place un enfant : Marguerite Lucie Georgette (laquelle, bien longtemps après, a épousé Lucien DELMAS, mon grand père).

Marguerite a été ondoyée le 30 décembre 1863 et baptisée le 31 janvier 1865 à l’Eglise Catholique Romaine de Sainte Catherine, Vierge et Martyre, à Saint PETERSBOURG (à l’occasion d’un voyage, j’ai vu cette église et rencontré une assistante (parlant un français parfait) qui a regardé avec passion le certificat que je lui montrais, car les « communistes » avaient pillé toutes les archives).


sur cet acte, le père est prénommé Prosper, Maurice, conformément à son état civil de naissance – par la suite, la plupart des
documents dont nous disposons, y compris des actes notariés, portent les prénoms dans l’ordre : Maurice, Prosper.

Maurice BURCKARD, qui s’est trouvé sans grande activité pour la Grande Société, est devenu l’agent sur place de fabricants français de locomotives, wagons, et autres équipements.

En 1872, il est revenu en France avec sa famille (il a réintégré la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest).

Il avait rapporté quelques souvenirs, dont une superbe peau d’ours, gueule ouverte, à la belle denture, qui nous terrifiait. 

Un souvenir : un samovar.

Marguerite a eu trois enfants. Elle est devenue veuve en 1931. Elle a été recueillie par son fils François et sa bru Taty, à Franc près d’Agen. Elle nous a quitté en 1955.