Ella THUILLIER-SAUVAGEOT

sommaire :
– à sa disparition
–  l’audace d’une femme de presse


 

à sa disparition, en 1962, voici l’hommage que lui rendait LA VIEHebdomadaire Chrétien d’Actualité – dans son numéro spécial du 6 au 12 juillet 1995

La guerre est à peine finie. Sur les décombres de la société, ils sont nombreux à vouloir créer un monde meilleur. Une femme, quatre hommes – deux prêtres et trois laïcs – font un rêve : créer un magazine chrétien populaire. Et le 8 juillet 1945 paraît le n°1 de La Vie catholique illustrée.

C’est cette belle histoire que nous vous proposons de découvrir, ou de vous remémorer, étape par étape. Les débuts incertains, le succès immédiat, les rencontres, les conflits, les amitiés fidèles, l’évolution… Bref, La Vie!

Il était une fois… C’est ainsi que commencent les belles histoires. Et l’histoire des cinquante premières années de La Vie, notre – votre – hebdomadaire chrétien d’actualité, est une belle, une grande histoire. Il était une fois, donc, cinq « mousquetaires », comme on aimait les appeler à l’époque, qui avaient décidé de lancer un magazine chrétien populaire. Un hebdomadaire familial qui, au-delà des catholiques pratiquants traditionnels, puisse être lu aussi par ceux qui s’étaient éloignés de l’Eglise et même – pourquoi pas ? – par des non-croyants. Ces cinq fondateurs étaient trois laïcs : Joseph Fol-liet, qui en avait eu l’idée dès avant la guerre, Georges Hourdin, le premier directeur, Ella Sauvageot, qui allait en diriger l’administration, et deux dominicains: le père Boisselot, le conseiller à la fois discret et passionné, et le père Gourbillon, qui allait prendre en charge les pages religieuses. A l’exception de ce dernier, âgé de trente-six ans seulement, ils avaient tous autour de quarante-cinq ans.

Il était une foi… Oui, c’était bien la même foi qui unissait ces cinq personnalités d’exception aux tempéraments si affirmés et si contrastés que le chaleureux climat de complicité et de joyeuse amitié qui s’était vite établi entre eux ne pouvait empêcher ni les petites frictions, ni les grands éclats de voix. Même foi en Jésus-Christ venu dans l’Histoire et ressuscité, même foi en l’homme aimé de Dieu, même foi en l’Eglise, malgré ses défaillances, ses frilosités, ses compromissions, même foi en l’avenir alors qu’on sortait d’une guerre terrible, que la France était exsangue et que les prophètes de malheur n’avaient pas de mots assez durs pour condamner le monde moderne et son aspiration à la justice, à la démocratie et à la liberté.

Le 8 juillet 1945 paraît donc le n°1 de La Vie catholique illustrée. Un hebdomadaire d’apparence bien modeste – mais à cette époque de pénurie où le papier manquait, toute la presse était neuve, pauvre et terne : seize pages en noir et blanc, imprimées en héliogravure sur un petit format (27,5 sur 20,5). Une très large place est faite à la photo : environ 40% de la surface totale du journal. C’est exceptionnel à l’époque: les journaux ne se soucient guère de l’image. Au contraire, comme l’indique bien le titre du nouveau magazine, ses fondateurs entendent autant montrer par la photo que raconter et expliquer par le texte. Depuis cinquante ans, les responsables successifs du journal ont toujours accordé un soin particulier au choix des illustrations. Le prix de vente de ce premier numéro est de 6 F, ce qui équivaut sensiblement à 3,50 F en 1995.

 

« Ella SAUVAGEOT, l’audace d’une femme de presse » – extrait du Trait d’Union n°25 – 2006

C’est le titre d’un livre pour la rédaction duquel Jacqueline SAUVAGEOT, sa fille, s’est beaucoup investie, ces dernières années

Vous y trouverez, sur la base de nombreuses lettres échangées entre Ella et sa propre mère Lasthénie (petite fille d’Alfred THUILLIER, et de Timothée LANDRY : double filiation familiale), une relation passionnante sur les conditions de l’éducation d’une jeune fille à l’époque, ainsi que la description du parcours professionnel, exceptionnel, d’Ella.

Outre sa dimension familiale, affective, pour tous nos lecteurs qui ont connu Ella (et qui ont pu apprécier sa formidable chaleur humaine) ou qui en entendu parler, ce nouveau livre de Jacqueline se lit d’une traite.

Il est sorti en librairie aux Editions de l’Atelier (51-55 rue Hoche – 94200 IVRY-SUR-SEINE)