l’accueil de réfugiés ukrainiens un exemple

par Caroline CHAPPEY-RIBADEAU DUMAS

Un voisin recherchait une famille d’accueil pour deux ukrainiennes avec deux adolescents venant de Kharkiv en mars dernier. Nous avons décidé de vivre cette expérience avec une date d’accueil, le 16 mars, mais pas de date de départ.

Comment accueillir ces familles si durement éprouvées, dans les meilleurs conditions possibles ? Le problème de la langue, nous ne parlons ni ukrainien ni russe et elles ne parlent ni anglais ni français. C’est une réelle barrière mais la technologie actuelle nous a permis tout de même de communiquer.

Pour les démarches administratives à faire, Artem, gendre de l’une des femmes, ukrainien et qui travaille à Paris depuis 6 ans s’en est chargé. Il parle français et a pris contact avec l’association Aurore, c’est lui qui s’est chargé de tous les rendez-vous.

Nous avions à la maison, 2 sœurs l’une avec son fils de 16 ans et l’autre avec son petit-fils de 11 ans. Se posait également le problème de la scolarité. Un accueil extrêmement efficace du collège de notre ville a résolu ce problème. Il y a une classe allophone, l’accueil d’enfants ne parlant pas français est donc « dans leurs cordes ».

Leur niveau en maths est indéniablement plus élevé que le nôtre, celui de 16 ans comprenait les maths de 3ème, sa classe de référence et celui de 11 ans sait également faire ce même programme de 3ème.

Nous partagions la même cuisine, mais pas les mêmes horaires de repas. Pour le petit-déjeuner et le déjeuner pas de soucis par contre elles dînent vers 18 h.

Leurs habitudes alimentaires ne sont pas les nôtres. Au petit déjeuner : omelette et saucisses. Au déjeuner et le soir : bortsch, soupe dans laquelle il y a pommes de terre, betteraves, chou, carottes en fines lamelles, poulet ou porc. Les viandes sont bouillies.

Voilà pour une présentation un peu générale.

De mon expérience voici que je peux donner comme conseils pour une famille accueillante : ne pas être seule, se rapprocher d’amis.

J’ai eu la chance d’accueillir deux sœurs qui se remontaient le moral et se soutenaient mutuellement. Souvent ce sont des jeunes mamans et bébés qui arrivent.

J’ai la chance d’avoir des amies qui m’aident, à savoir l’une leur donne 4 h de cours de français par semaine, une autre vient régulièrement les voir. L’apprentissage du français, plus facile à 16 ans qu’à 60, permet une intégration plus facile et surtout un échange. Je suis très frustrée de ce point de vue.

Le lien social est également très important. Je leur ai présenté des amies qui viennent régulièrement les voir, cela a un côté rassurant et les soutient.

Que dire d’autre ?

Côté religion elles sont de religion orthodoxe russe. J’imagine qu’afficher une religion du temps de l’ex-Urss ne devait pas être facile. En Ukraine leur église orthodoxe est assez récente et, si j’ai bien compris, est très dépendante de Moscou dont le patriarche est assez proche de Poutine.

Voilà bien rapidement un retour sur notre expérience de 3 semaines. Depuis elles ont trouvé des logements via des associations et nous continuons à nous voir régulièrement. Les progrès en français sont réels et elles souffrent toujours plus d’être séparées de leurs maris, fils et gendre.

Espérons que la raison l’emportera prochainement.