LANDRY Timothée

Il est né à Ajaccio en 1841.

Son père était chef de division à la Préfecture.

Son grand-père paternel, condisciple et ami de Bonaparte, avait été officier de marine.

Son bisaïeul dans la même ligne, issus d’une famille calviniste du  canton de Neufchâtel en Suisse, architecte de son état, était venu en Corse en 1768. – appointé par le génie de l’armée française – la tradition familiale veut qu’il air construit la caserne Abatucci.

Il a fait ses études au collège Fesch, à Ajaccio, et à l’école de droit de Paris – après quoi il s’établit à Ajaccio comme avocat.

Gagné à l’idée républicaine dès l’adolescence, il milite avec ardeur pour cette idée.

Il avait de la politique une conception élevée : cela se marque dans une brochure intitulée « la protection en Corse » qu’il fait imprimer en 1867 et qui aujourd’hui encore n’est pas sans conserver un intérêt d’actualité.

L’Empire tombe. Timothée devient procureur de la République à Bastia et quelques mois après Président du Tribunal d’Ajaccio.

11 n’avait d’autre désir que de faire toute sa carrière et d’achever sa vie dans sa ville natale; mais, en 1883, sous la pression de certains intérêts, on profita de la suspension de l’inamovibilité – suspension qui était destinée à épurer la magistrature ! – pour l’envoyer, contre son gré, en avancement sur le continent, à Nîmes. 11 devait terminer sa carrière comme Président de chambre à la Cour d’Appel de Paris.

Timothée demeura fidèle jusqu’à la fin aux convictions de sa jeunesse, mais, devenu magistrat, il a cru devoir à sa fonction de s’abstenir de toute activité politique.
Comme magistrat, il n’a jamais été guidé que par un souci scrupuleux de son devoir professionnel.

Très peu d’années après qu’il ait quitté a Corse, l’offre lui fût faite d’y revenir comme chef de cour : la réponse qu’il donnât formulait la condition que son indépendance serait respectée, et cela de telle façon que l’affaire n’eût pas de suite.

Partout, en Corse, à Nîmes, à Paris, Il s’est acquis une grande réputation d’intégrité.

Il disparait en 1912.

Après sa mort, dans l’éloge que l’on eût à faire de lui au Palais, il fût dit qu’il n’avait pas été un magistrat parisien : c’était un hommage que comprirent tous ceux qui l’avaient connu.