Lilla SAUVAGEOT-MERIGAUD

Lilla nous a quitté le 30 janvier 2023.Voici le témoignage de sa fille Odile :
Lilla ne laissait personne indifférent …
Dès toute petite, le rôle qu’elle a préféré était celui de cheftaine. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce rôle l’a marquée et qu’elle n’a jamais renoncé à l’exercer en toutes circonstances.
Il n’y a pas lieu, ici, d’évoquer sa vie car, comme pour à peu près tout ce qui la concerne de près ou de loin, elle s’en est déjà chargé elle-même. Elle a notamment réalisé deux albums : l’un sur les moments marquants de son enfance et l’autre sur Valle Legno.
Valle Legno ou le Clos Landry lieu magique de par sa beauté auquel elle était viscéralement attachée et où elle souhaite reposer pour toujours.
Lilla a toujours fait l’admiration des personnes qui la connaissait pour son énergie et son courage.
Son incroyable énergie : vous êtes nombreux à avoir été bluffés par tout ce qu’elle était capable d’entreprendre, d’organiser, de créer pour gérer une vie bien remplie mais aussi pour venir en aide à toutes les personnes qui en avaient besoin.
Concernant son courage je garderais notamment en exemple son attitude face à la vieillesse.  A chaque étape de sa vie elle a trouvé la volonté de se battre pour continuer d’avancer, la tête haute, et pour s’investir dans toutes sortes de projets ( le plus souvent artistiques ) sans jamais se plaindre des faiblesses de son corps ou de sa tête. On peut facilement imaginer combien cela devait être difficile pour elle qui voulait garder le contrôle de tous les aspects de sa vie, voir garder le contrôle de tout son entourage. Tellement difficile de devoir renoncer progressivement aux plaisirs qu’elle avait à sculpter, à peindre, voir même à coudre ou à tricoter. Mais à chaque étape elle a trouvé la force d’imaginer un nouveau projet ou une nouvelle activité dans laquelle s’investir, malgré tout. Elle était très fière y compris dans ses tous derniers jours d’être encore capable de faire des Sudoku puissance 18 !!
L’autre trait marquant de la personnalité de Lilla c’est sa générosité. Lilla aimait aider les autres. Elle ne se contentait pas d’ouvrir son portefeuille même si elle le faisait aussi. Ce sont les portes de sa maison qu’elle ouvrait à ceux qui en avaient besoin. Mon souvenir de notre maison de Bourg la Reine est plutôt proche de celui d’une auberge espagnole totalement foutraque que celui d’un cocon familial calme et serein – mais je l’admire pour ça car, même pour une cheftaine, ce n’était pas facile tous les jours !
Et surtout, elle a ouvert les portes de son cœur à tellement de personnes. Les relations familiales étant souvent complexes et son rôle de mère biologique pas celui qu’elle trouvait le plus facile et le plus gratifiant elle a aussi créé des liens d’affection extrêmement forts avec ceux qu’elle appelait « ses enfants adoptifs ». Je pense bien sûr à Marie-Alice, à Christine, à Fred.
Mais aussi elle était entourée d’une foule d’amis fidèles et savait charmer les autres, au-delà de sa génération, par sa forte personnalité, son écoute, sa bienveillance ( ou ses jugements bien tranchés). Bon nombre des locataires ou des voisins de sa maison de Bourg la Reine ont gardé de solides relations amicales avec Lilla.
Oui Mam, tu ne laissais personne indifférent -et même si tout cet amour que tu as reçu est le résultat d’une soif d’affection que tu donnais et recherchais en permanence je voudrais remercier les personnes qui t’ont accompagné, physiquement et psychologiquement jusqu’à la fin de ta vie. Et pourtant ce n’était pas facile car…. vieillir n’est pas facile.
Je pense à Denise qui est passée de gouvernante à amie fidèle en plus de 60 ans de vie commune. Je pense à ton amie de toujours, Rose-Mai, qui passait, avec Jeanne Charlotte, te voir chaque semaine. Je pense à Pierrette qui, tant qu’elle a pu le faire, est venue combler ta solitude dominicale.
Je pense à Guy et Annabelle, bien plus que de simples voisins mais des amis toujours présents et compréhensifs prêts à accourir au moindre de tes coup de blues ou aux sautes d’humeurs de ta chaudière.
Et puis, bien sûr, je pense à  Marie-Alice et Christine dont la présence constante, rassurante et affectueuse t’ont été d’un grand réconfort.
Je vais partager avec vous un extrait d’une lettre qui représente tellement ce qu’était ma maman.
Et évidemment, une fois encore, c’est elle qui sait, en quelques mots, m’aider à faire mieux ressentir sa personnalité.
«  Qui diable croit et reconnait qu’il est aimé comme il voudrait…. Nous sommes de tels monstres d’égoïsme et de prétention qu’on se croit digne de tant de choses. Ma jolinette, j’ai eu une vie fabuleuse, des enfants et des amis exceptionnels…. Un métier et un don passionnant….. et je vais geindre en plus. Que c’aurait pu être plus comme ça, ou moins comme ci !!! Allons ! un peu de recul, et ne prend jamais mes coups de blues au sérieux. Par contre être sage, oui, cent fois oui. C’est ce que je souhaite et qu’il faut me souhaiter. Une sagesse légère, un peu ironique, pleine d’indulgence pour moi, et pour les autres.
Lilla avait une certitude : celle que là-haut elle était attendue par Dan.
Maman c’est tout ce que je te souhaite.

Voici le témoignage de Catherine CROUZET, sa nièce :  
A 1’annonce de ta mort j’ai pensé à quel point tu savais être formidable ! ! Formidable quand tu es venue chercher le bébé de quelques semaines que j’étais, planquée au fond d’un sanatorium alsacien avec sa mère pour cause de prématurité supposée. Formidable quand subclaquante à 1’hôpital vers mes 8 ans tu es venue tous les jours avec un habit différent pour la poupée que m’avait offerte Marette (Ella Sauvageot) ! ! Formidable quand tu as confectionné de tes mains mon mariage avec Jean Pierre qui m’a écrit sa grande affection pour toi et présente ses condoléances à tes enfants. Formidable quand à la naissance d’Amandine tu es arrivée avec trois petites robes brodées ce qui a été souligné par 1’équipe : une petite fille était fortement désirée !! Formidable quand un vendredi soir pendant un divorce malheureux les déménageurs ayant posé leur barda dans un appartement encore en travaux.
Alors que je rentrais désemparée devinez qui j’ai vu dans mon lit avec une petite lampe elle avait installé tout son petit fourbit autour d’elle : ma tante Lilla qui était venue pour le week-end qu elle a passé à pousser des meubles organiser des trucs. C’est bien simple les copains demandaient si on pouvait louer ma tante Lilla pour le week-end ! ! Je ne sais plus si tu étais venue avec ta vieille Peugeot que tu aimais tant.
Nous partagions des préoccupations spirituelles et nous sommes retrouvées à Saint Benoît sur Loire pour une messe dite pour Marette et d’autres occasions. Tu m’avais chargée de cette partie-là de tes obsèques. J’ai choisi de vous faire entendre un Magnificat en pensant à ce qu’en disait ta sœur ma mère  » c’est le chant révolutionnaire de l’église ! !
Repose en paix –  je t’embrasse !!

Voici le témoignage de Julien son petit-fils (parlant au nom de tous les petits-enfants) :
Gastronomie
Alliant terroir et parfum d’Orient, surprenez vos invités avec la recette du couscous – saucisse de Morteaux.
Préparez un pot au feu (bien de chez nous) ajoutez de la saucisse de Morteaux (bien de chez nous) ajoutez de la semoule et de la harissa (bien de chez eux). N’oubliez pas la précaution d’usage attention ça emporte la gueule si t’en mets trop !

Mode
Pendant la fashion week, grand défilé des meilleurs déguisements de Mila version 2023.
Retrouvez sur le podium les créations de Timothée l’indien, Thibault le chevalier Héloïse la princesse et Capucine la fée.

Fait divers
Elle conserve les têtes de ses petits enfants dans son salon pendant plus de 30 ans

Education (vaste sujet)
Pour ou contre l’apprentissage des tables de multiplication par la morsure ?
Les tapes sur les mains aident elles à une meilleure compréhension des règles de la crapette ?
Apprenez à vos enfants (et ou petits enfants) à être autonome et silencieux en disparaissant pour une sieste de 3 h

Scolarité
Une expérimentation menée en face du Lycée Lakanal à Sceaux montre qu’un repas composé de saumon fumé et de vodka entraine un trouble de l’attention chez certains élèves lorsqu’ils retournent en cours.

Jeux concours
Gagnez une journée de shopping gratuit un dimanche férié à Calvi pendant les vacances de Pâques

Economie
Mise en faillite du club Olympique suite à de trop nombreux repas impayés, les gérants déclarent : « Notre buffet a été pillé tous les étés pendant près de 40 ans, malgré tous nos efforts nous n’avons jamais pu redresser la barre »

Lifestyle
Est-ce que 11.45 h pour le pastis c’est vraiment trop tard ?
Pastis toujours : combien de temps pouvez-vous tenir sans crier avec un glaçon que l’on vous glisse dans le dos ?

Archéologie
Une équipe de fouilles a retrouvé le plus ancien tupperware d’escabèche dans la commune de Bourg la Reine. Il daterait selon les experts de 1953 et serait encore tout à fait comestible.

Vie pratique
10 trucs et astuces pour se rappeler des prénoms de vos propres enfants.

Justice
Démantèlement d’un vaste réseau de cours de sculpture clandestin. Un ressortissant hongrois professeur d’art plastique était séquestré dans la cave d’un pavillon en banlieue parisienne.
La justice peine à trouver l’identité du cerveau de l’affaire, Elisabeth ? Francoise ? Lila ? Mila ?

Santé
La souche du covid 19 ne viendrait pas du pangolin, ni d’une chauve-souris chinoise, mais d’un placard de cuisine au clos landry, où l’on a retrouvé des agents pathogènes extrêmement dangereux. La propriétaire aurait déclaré : «  Ho la barbe ! jusqu’à preuve du contraire je n’ai jamais empoisonné personne ! »

Féminisme
En 2023, l’expression « ma chatte » est désormais prohibée pour surnommer une jeune fille.

Tourisme
Jusqu’où pouvez vous aller avec un carnet de ticket de bus ? La grande aventure vous attend au pas de la porte.

Science
De nouvelles formes de vie découvertes par hasard dans un laboratoire réginaburgien (localisé à Bourg La Reine), grâce à l’oubli d’un caprice des dieux sur un radiateur 

Culture
Une vielle dame parvient à mémoriser le nom de toutes les œuvres religieuses de la galerie des offices à Florence, avant d’en être expulsée – elle déclarera « Ho c’est de toute beauté ! c’est prodigieux ! »

Vie sauvage
Il aura fallu du calmant pour cheval, pour anesthésier le félin qui terrorisait les Hauts-de-Seine. Les soignants se demandent si c’est par ironie que la bête portait le nom inoffensif de Pussy.

Légende urbaine
Un témoin affirme avoir vu Lilla M. quitter une soirée où elle était invitée en disant : « Merci – c’était très bon – j’ai passé une bonne soirée ». L’homme a immédiatement été interné

Politique
Nous apprenons la disparition de Mme Merigaud, dernière utilisatrice recensée d’un terme peu flatteur pour désigner nos amis allemands.
Elle aurait déclaré dans un dernier soupir : « c’est toujours ça que les boches n’auront pas ! »

Hommage
La Corse bientôt rebaptisé l’ile de tout beauté, sa nouvelle devise, « U corsu et caetera Itu itu»
C’était tout ça Mila et bien plus encore, des souvenirs merveilleux et une grand-mère vraiment pas comme les autres…

Voici le témoignage d’Antoinette BERNARD, sa cousine : 
Lilla était une artiste. Elle avait un charmant visage aux traits réguliers. Être artiste et belle : deux mauvais points dans une famille d’intellos purs et durs.
Lilla préférait de beaucoup la forme à la couleur. Après avoir longtemps dessiné, elle s’est mise à la sculpture à sa retraite.
Elle m’avait offert la copie au crayon d’une Vierge de Botticelli, d’une pure merveille, qu’elle avait vue à Florence. C’est au cours de ce voyage, en compagnie de sa mère et de sa grand-mère, que nous nous sommes découvert des atomes crochus et qu’elle m’a donné le surnom affectueux de Toinon. Sous des dehors rugueux, elle avait un caractère généreux et plein de gaité. 
Pendant les séjours que nous avons faits en Corse avec sa grand-mère Lasthénie (qu’elle appelait Nini et moi Tante Nie), celle-ci, qui avait le plus profond mépris pour les travaux ménagers, ne nous demandait qu’une chose : qu’il y ait sur la table un plat prêt à être consommé, en général du riz, des aubergines, des courgettes et des tomates. Le dimanche, c’était le luxe : nous rapportions de Calvi une langouste vivante que nous faisions cuire en la jetant dans une marmite d’eau bouillante. Pour le reste, elle nous laissait une totale liberté. Les distractions ne manquaient pas : aller à Calvi, monter à la citadelle, manger des glaces, nager dans une petite crique ou, à la propriété, participer aux activités des ouvriers agricoles, nous baigner dans le canal… C’était le bonheur parfait.
Un dimanche, rentrant dans la « caminionnette » de l’exploitation que conduisait Lilla, nous avions décidé de nous arrêter sur la plage pour nous baigner. À notre grand étonnement, la plage était déserte. En réalité, la mer était dangereuse et des rouleaux nous entraînaient vers le large. Tout à coup, voyant que je me débattais en vain, Lilla se précipita vers moi, m’empoigna et, nageant de toutes ses forces, me ramena sur le rivage. C’est ainsi qu’elle m’a sauvé la vie.
Devenues vieilles dames, nous évoquions souvent avec des fous rires les souvenirs des jours heureux de notre jeunesse, tel cet épisode. Nous dormions dans la même chambre de cette grande maison très isolée. En pleine nuit, nous sommes réveillées par des pas à l’extérieur. La peur nous paralyse. Finalement Lilla, n’écoutant que son courage, s’approche de la fenêtre et distingue à travers la moustiquaire le mulet, laissé en semi-liberté sur la propriété, en train de se régaler avec les figues qui avaient été mises à sécher sur des claies. Rassurées, nous sortons et nous essayons de le chasser, mais en vain.
Nous devons donc nous résoudre à rentrer les lourdes claies une par une dans le local au-dessus de la cave. Les figues étaient désormais à l’abri de la voracité du quadrupède. Puis nous sommes retournées nous coucher avec le sentiment du devoir accompli.
Lilla me manque et ne cessera de me manquer.
 

Lilla habitait Bourg-La-Reine : voici un extrait de la dernière édition d’une publication locale, qui témoigne de son sens de l’humour : Lilla nous avait gratifié de ses souvenirs : cliquez ici
Elle avait spontanément apporté son témoignage sur l’article rédigé à l’occasion de la disparition de sa cousine « Doudou » (Dominique DELMAS) : cliquez ici
A ses heures, elle peignait : voici la citadelle de Calvi : 

 
et elle sculptait : voici Saint François (le Christ lui est apparu le jour de la sainte Croix), que Lilla avait offert à sa sœur Jacqueline :
et voici un grand marbre