Hélène LANDRY-CAMPINCHI

rappel du sommaire des articles concernant Hélène :
    1 – biographie établie au vu des documents dont nous avons hérité (avril 2020) :
voir ci-dessous
     2 – biographie plus compète (septembre 2024) :
cliquez ici
     3 – attribution de son nom à la plus grande salle de la Cour d’Appel de BASTIA : à venir

Lasthénie, Blanche, Hélène LANDRY est née le 10 mai 1898 à Paris – premier enfant de Lucie THUILLER et de son époux Adolphe LANDRY.
Selon une pratique souvent adoptée dans la famille, on l’a toujours appelée par son troisième prénom.

Elle a épousé César CAMPINCHI (voir ici) – ils n’ont pas eu d’enfants.
César est décédé en 1945. 

résumé de son parcours
Elève « excellente » au Collège Sévigné
Licenciée en droit – licenciée es lettres (philosophie)
Avocat à la Cour d’Appel de Paris 1921
Chef adjoint du cabinet du Ministère du Travail -1932
Chargé de mission au Ministère de la Marine 1937-1940
Conseiller Technique au Ministère de la Justice 1944-1945
Membre du Comité exécutif du parti radical et radical-socialiste
Ancien vice-Président du parti radical et radical-socialiste
Membre du Comité directeur du Rassemblement des Femmes Républicaines
Conseiller général de la Corse
Vice-Présidente du Conseil général de la Corse
Présidente de la Commission d’administration générale et d’assistance
Secrétaire générale et vice-présidente du patronage La Tutélaire, association protectrice de l’enfance
Secrétaire générale de l’Ecole Pratique de service social
Vice-Présidente de l’Union des sociétés de patronage
Vice-Présidente du Comité de Défense des enfants traduits en justice Administrateur de l’Union française pour le sauvetage de l’enfance Administrateur du service social de l’enfance en danger moral
Expert à l’O.N.U.
Conférences à l’étranger (Alliance française)
Publications diverses (questions sociales)

décorations
Médaille de la Résistance
Chevalier de la Légion d’honneur


une mauvaise anecdote
Le 26 juillet 1944, Hélène est arrétée par la Gestapo.

Avant d’être écrouée à la prison de Fresnes, elle est conduite au siège de la Gestapo, avenue Foch. Là, elle est interrogée par un Allemand qui s’est présenté comme l’auteur d’une thèse sur la pensée de son père, mais qui n’hésite pas à la soumettre à la torture : elle connait le supplice de la baignoire et de l’écrasement progressif des mains. La Gestapo voulait lui faire avouer qu’elle recevait chez elle le général Giraud.
Elle est libérée, dans des conditions assez obscures, par l’intervention d’un dénommé Joanovici, « qui est un as du double jeu : seul compte son intérêt personnel et il ne cherche qu’à gagner de l’argent, beaucoup d’argent ! Il est possible de peser, pour ce chiffonnier milliardaire, le pour et le contre –  le pour : il a fait libérer, en versant cinq millions, Mme Campinchi, épouse d’un ancien ministre ». – extrait du livre « de la résistance à la victoire » de R-C Plancke.

extrait du discours de Monsieur Gaston MONNERVEILLE, ancien Président du Conseil, ancien Président du Sénat, à l’occasion  en 1978, d’une évocation de César CAMPINCHIL
La disparition de César priva brutalement notre pays d’une force inappréciable.

Celle qui l’avait soutenu, aidé, compris dans sa lutte de tous les jours, en fût  accablée :  j’ai tout perdu, dit-elle alors, je ne sentirai plus autours de moi ni chaleur, ni lumière.
Mais sa nature résolue et forte reprît peu à peu le dessus. Elle avait partaqé son labeur, son sacrifice et ses espoirs. Avec un stoïcisme admirable, dont l’affec­tion de ses amis s’efforça d’atténuer la rigueur, Hélène CAMPINCHI décida de préserver la flamme intacte du souvenir. Elle continua l’oeuvre et l’action de son mari, en tout domaine. A ce titre, nous lui devons gratitude et respect.

Elle obéissait en cela à la formation intellec­tuelle, civique, humaniste qu’elle avait reçue ; en parti­culier, d’un père admirable, dont seules la grande réserve et la naturelle discrétion ont trop souvent occulté le mérite. Adolphe LANDRY était l’homme du devoir, – obligation qui lui semblait toujours simple – l’homme de la rigueur morale, mais aussi l’homme de la solidarité et de la générosité humaines. C’est à cette école, noble et exempte d’égoïsme, qu’il forma les siens. Hélène LANDRY fut constanunent sensible à la force de ces principes d’action propre, largement consacrée aux questions sociales et à l’enfance délinquante où son oeuvre demeure; elle fut très apte à contribuer à celle de son mari.
Elle fut l’une des premières femmes, sinon la première, à remplir, toute jeune encore, une fonction dans un cabinet ministériel : celui d’Adolphe LANDRY, son père, Ministre de la Marine, en 1920. Dix ans plus tard, en 1930, elle était de nouveau chargée de mission au cabinet de son père, alors Ministre du Travail.
Mêlée étroitement à la vie politique de son mari – devenu député de la Corse, puis membre du Gouvernement – Hélène CAMPINCHI est chargée de mission au cabinet de celui-ci, dans les deux Ministères qu’il occupe successi­vement. Elle accompagne avec fruit CAMPINCHI partout où ses fonctions l’appellent, et connait de tous les événements de la guerre et de l’immédiate après-guerre. Elle soutient l’action de CAMPINCHI à Tours, à Bordeaux, sur le « Massilia », au Maroc et à Marseille enfin.
Union des pensées, communauté d’idéal, solidarité dans l’action, soudent les deux époux. Hélène CAMPINCHI prend une part prépondérante à la préparation des dossiers pour la défense des accusés de RIOM, et à celle de la Résistance en Zone-Sud, Après la mort de CAMPINCHI, elle continue cette action, avec le concours très efficace de Madame LONG-LANDRY, sa tante, dont je salue la mémoire pour l’intelligence, l’habileté et la fermeté de caractère qu’elle a apportées à remplir les missions qui lui furent confiées par la Résistance; et pour combien d’initiatives dangereuses qu’elle assuma spontanément.

Ses dernières années ont été assombries par une dégénérescence cognitive et matérielle qui l’a conduite à se trouver en 1956 dans une cllnique spécialisée à Saint Mandé, au vu de certificats médicaux concluant à la nécessité d’une interdiction.  Celle-ci a été prononcée par le Tribunal de Grande Instance de la Seine en 1961 (le délai après l’entrée en clinique semble du au seul fait qu’aucun acte n’a été nécessaire entretemps).
Elle disparait en 1962.

sa succession
Elle avait rédigé en 1953 un  testament laissant ses biens, hormis quelques legs particuliers, à l’Armée du Salut.

En pratique, au moment du décès d’Hélène, sa succession s’était accrue de sa part de la Villa Montmorency (voir ici) dont elle avait hérité après la rédaction du testament.
A sa disparition, sa sœur Létizia (Lala) s’est entendue avec l’Armée du Salut pour conserver l’intégralité de la Villa (où elle habitait) et ne pas contester tous les autres legs (rédigés à une époque où Hélène avait probablement débuté à décliner).

voir aussi les photos illustrant les articles sur Lucie THUILLIER-LANDRY, sur Létizia LANDRY, et sur César CAMPINCHI

avec sa petite sœur Lala :


avec son petit frère Paul et sa petite sœur Lala 
 
avec sa mère