actualités de la branche LANDRY janvier 2020

sommaire  :
– une disparition : Marwan ALCHAMI
– Augustin MEURON (1768-1838)
– petit quiz
Antoinette BERNARD : un peu de musique 
Eugène LANDRY : la prédication aux pauvres
Marguerite PICHON-LANDRY 
Jean BERNARD : une biographie
Adolphe LANDRY : compléments
– de quelques pratiques électorales en Corse
le canal LANDRY 

 

une disparition : Marwan ALCHAMI

Marwan nous a quittés le 28 mai 2019.parmi les allocutions prononcées lors de ses obsèques, voici ce qu’a dit Nour, son fils (dans un style qui aurait certainement plu à son père)

Quand j’étais jeune ado, et que je marchais dans le quartier avec mes copains, qu’on rentrait du kebab ou du terrain de foot, j’ai le souvenir d’avoir plus d’une fois été angoissé à l’idée qu’on croise mon père…
Ses santiags, sa veste en cuir, ses bagouzes, son accent et son interprétation de la grammaire française.
Et quand, par hasard, on tombait sur lui, je guettais anxieux la réaction de mes potes…
Non pas que j’avais honte de lui (si, peut-être un peu), mais je savais que j’avais un père différent des autres, non conventionnel.

Dans sa vie, papa ne s’est jamais embarrassé des normes, le terme « pression sociale » ne faisait pas partie de son vocabulaire. Que ce soit dans sa jeunesse en Syrie ou ici, il a toujours fait ce qu’il  voulait et rien d’autre.  

Et, parce-que c’était quelqu’un d’entier, cohérent avec ses principes, Marwan nous a élevés en nous laissant toujours une liberté totale, dans nos choix de vie, dans nos études, dans les personnes qu’on fréquentait, et qu’on ramenait parfois sous son toit de daron rebeu. Jamais un jugement, ou un commentaire négatif. Et ça ne voulait pas dire qu’il s’en fichait, loin de là !

Lorsque ado j’ai commencé à fumer des joints, sa réaction fut « baba, si tu veux du shit, tu me demandes à moi – d’accord ?  » – je m’en souviendrai toute ma vie.

Il y a deux ans, nous étions ensemble en Grèce, où il était venu me filer un coup de main dans les camps de réfugiés où je travaillais.
Je lui avais décrit la situation, l’environnement : c’est-à-dire majoritairement des hippies anglophones dans leur vingtaine.
Il avait pas hésité. Et le pire c’est qu’avec ses trois mots d’anglais, il s’était intégré à cette famille, il se sentait chez lui là-bas.

Ces derniers jours j’ai reçu énormément de messages de bénévoles qui l’ont croisé pendant cette période, et les mots qui reviennent sont : je me souviens de sa gentillesse et c’était « the coolest person i have ever met ».

 C’est comme ça que je souhaite me souvenir de lui, ça et ses yeux rieurs – son sourire si bienveillant.

Enfin, je voulais juste avoir une pensée pour ses frères, neveux, nièces, qui ne peuvent pas être la aujourd’hui, je pense à eux très fort.

 

Augustin MEURON (1768-1838)

Cet ancêtre direct de Timothée LANDRY a fait l’objet, le 4 janvier 1793, d’un certificar de civisme.

Lieutenant de vaisseau, il commandait la frégate « le Stingel » qui avait appartenu à la marine de guerre de Venise et dont les Français s’étaient emparée. Le nom de Stingel était celui d’un camarafe de BONAPARTE, artilleur, qui avait combattu avec lui dans la campagne d’Italie en 1796.

Augustin fait l’objet du paragraphe central d’une lettre écrite à son Père Samuel Etienne MEURON par Napoléon le 7 Floréal (24 Avril) – l’année n’est pas indiquée : sans doute an V (1797).


dont voici la transcription (réalisée par Adolphe LANDRY) :
                                      Au citoien Meuron père, Ajaccio.                          Gênes, le 7 floréal,
J’ai vu votre second fils à Milan; il travaille à l’Etat-Major; il m’assura que Jean-Paul est toujours dans les mê­mes dispositions relativement à son mariage.
L’officier de marine commande un bateau de la Rép. dans l’Adriatique.
Les préliminaires de la paix sont signés au quartier général de Léoben le 28 germinal, je viens de cet endroit. Je vous salue très amicalement.
                                     Bonaparte.

Petite question : le corps de la lettre est-il de la main du signataire ? l’habitude des Grands était de dicter – on dit même que Napoléon, d’une intelligence vive et rapide, dictait plusieurs lettres en même temps !

Augustin a été fait prisonnier à Trafalgar en 1805. Il est resté jusqu’en 1814 sur des pontons en Angleterrre et en Ecosse. Il y a rédigé une « histoire ancienne des peuples de l’Orient » (que nous n’avons pas retrouvée).

A son retour, il a été mis en non-activité le 1er septembre 1814. Il a été mis à la retraite par ordonnance du 9 décembre 1815 pour avoir été l’un des députés de la marine qui allèrent à Paris complimenter Napoléon après son retour de l’ile d’Elbe.

 

petit quiz

qui a prononcé le discours dont voici des extraits, où et quand : 
« Il y a trop de fonctionnaires, cela veut dire qu’il y a des fonctionnaires qui ne travaillent pas assez … Mais la chose est due souvent à ce que les fonctionnaires ne sont pas suffisamment payés ».
….
« Il ya a trop de fonctionnaires, cela veut dire encore qu’il y a des fonctionnaires qui se livrent à des besognes inutiles. »

réponse en bas de ces actualités (n’y allez pas tout de suite)

 

un peu de musique 

Antoinette BERNARD participe à un orchestre d’amateurs (appelé « ENA-X ») – elle y tient la flûte traversière.

Comme chaque année, l’orchestre s’est produit, le 29 mai 2019 (dans un Temple, ce qui explique la présence d’une croix).

Une vingtaine de parents et amis étaient présents.

Souhaitons que, ces prochaines années, nous soyons plus largement prévenus, afin de pouvoir profiter d’une fort belle soirée.

note : ce petit article a été écrit par l’entourage immédiat d’Antoinette, sans la consulter.

 

Eugène LANDRY – la prédication aux pauvres

Nous avons retrouvé une partition dont les paroles (un poème) sont l’oeuvre de notre ancêtre : voir la page de couverture ci-jointe.

Gabriel DUPONT (1878-1914) était un compositeur célèbre à son heure. 

Nous avons eu l’occasion de faire connaitre notre découverte à un de ses fidèles, qui en a été heureux, car il ne la connaissait pas, et qui nous en a fait le commentaire suivant :
« Je pensais au départ qu’il s’agissait d’une « simple » mélodie, mais l’oeuvre est plus singulière et d’une ampleur assez importante.
J’ai d’ailleurs un peu de mal à mettre un nom sur cette forme, une petite « scène lyrique » plutôt qu’une petite cantate.
Elle est écrite pour baryton (St François), petit choeur (des pauvres) et un instrument qui ne me semble pas être l’orgue, mais plutôt le piano (voire le piano à pédalier, je crois reconnaître dans l’ensemble l’écriture pianistique de Dupont). Il n’est pas rare à cette époque d’écrire quelquefois le piano sur 3 ou 4 portées selon la densité de l’écriture.
Cela dit, cette densité de l’écriture (à la fin de la 4e page en partant de la fin par exemple) pourrait aussi laisser penser qu’il puisse s’agir d’une réduction pianistique d’un petit ensemble instrumental (auquel cas il existerait peut-être une autre version), car il me parait bien difficile, même en arpégeant, de pouvoir exécuter simultanément tous ces accords (en batterie qui plus est), plus le thème au ténor. Je ne pense pas à priori que cela soit fait non plus pour 2 exécutants.
Il y a donc quelque chose d’un peu énigmatique dans cette partition…. »
 

Pour voir l’intégralité de la partition (16 pages) : cliquez ici  – attention : si vous vouliez imprimer à partir de l’écran, il faut une imprimante acceptant le format A 3.

Rappelons que nous avons précédemment publié, de notre ancêtre, une longue déclaration sur « la foi moderne », dédiée à son père : voir ici.

 

Marguerite PICHON-LANDRY : nous avons présenté, sur nos dernières actualités, une note sur cette ancêtre – voici à nouveau cette note, largement complétée : 

Fille de Timothée Landry (1841-1912) et d’Augustine Meuron, dite Lasthénie ou Nini, (1844-1926).
Sœur jumelle de Marie Long-Landry, elle est également la sœur d’Eugène, d’Adolphe et de Lasthénie Landry.

Née à Ajaccio, elle quitte la Corse en 1884 pour suivre son père muté comme procureur à Chambéry, puis à Nîmes en 1885, où elle est mise en pension dans un couvent avec ses deux sœurs jusqu’en 1896, lorsque la famille déménage à Paris, où Timothée est nommé procureur.

Elle fait des études supérieures à la faculté de droit de Paris où elle obtient une licence en droit.

Elle y rencontre son futur mari, le juriste Charles-Adolphe Pichon (1876-1959), qui soutient une thèse sur la Disposition du salaire de la femme mariée.
Ils se marient en 1903 et ont une fille, Amy Pichon, en 1905.

Marguerite Pichon-Landry a été une grande féministe.

Elle a joué un rôle important dans la lutte pour le droit de vote des femmes en France. C’est un long combat qu’elle ne cessera de mener.
En 1905, elle intègre la section législation du Conseil national des femmes françaises (CNFF), dont elle est la présidente de 1932 à 1952. Les activités du CNFF sont très larges et concernent aussi bien les questions juridiques et sociales, l’éducation, l’hygiène, l’économie domestiques que les sujets culturels et internationaux.
Ses actions principales concernent le vote des femmes. En 1922, le Sénat refuse de ratifier la proposition de loi sur le vote des femmes, adoptée 3 ans auparavant par la Chambre des députés. jusqu’en 1945, en tant que membre de la section législation : secrétaire générale (1929), puis présidente du CNFF (1932).

Grâce aux relations de son frère Adolphe Landry, elle a accès à l’élite politique, ce qui lui permet de progresser sur la question du travail des femmes.
En février 1936, Marguerite Pichon-Landry et Cécile Brunschvicg, représentant respectivement le CNFF et l’UFSF, demandent que les règles générales relatives à l’embauche pour tous les ministères se fondent sur les mérites professionnels plutôt que le genre; elles concèdent l’existence de cas particuliers, comme le ministère de la Défense, où la distinction de genre pourrait être justifiée. Le 3 juillet 1936, le Conseil d’État juge que, bien qu’elles n’aient pas le droit de vote, les femmes ont la capacité juridique à concourir pour des postes administratifs.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Marguerite Pichon-Landry fait partie du réseau de résistance Cohors-Asturies; elle fournit des informations à la résistance gaulliste grâce à son réseau de relations.

Par ailleurs, son implication au sein de la vie du Musée social se poursuit : élue au grand conseil en 1943, elle devient membre du comité de direction en 1946.

Après l’accession au droit de vote des femmes en 1945, Marguerite Pichon-Landry se consacre à l’éducation des filles et à l’économie domestique.
Elle aide notamment à la création de l’Union fédérale de la consommation en 1951, association devenue depuis Union fédérale des consommateurs (UFC), et participe à la fondation, en 1955, de l’Association pour la formation en économie familiale (AFIEF-AFIEM), qu’elle préside pendant une dizaine d’années, et de l’Association culturelle et amicale des familles d’outre-mer (AFACOM).
Elle s’engage dans le Conseil international des femmes (CIF),. Elle tisse des liens étroits avec les conseils nationaux des femmes de Grande-Bretagne, d’Italie, de Grèce, de Suède, de Tchécoslovaquie, du Liban, d’Argentine, etc.

Son abondante correspondance traite essentiellement de la paix, des relations internationales et de la reconstruction d’après-guerre.

Marguerite Pichon-Landry s’est engagée dans de multiples mouvements féministes : au Conseil International des femmes, dont elle devient la vice-présidente, et dont elle a renforcé les liens avec sa branche française que constituait le CNFF, mais aussi au sein d’associations comme le club féminin Les Alliées, Femmes unies, l’Union démocratique des femmes, l’Union des femmes françaises ou encore l’Union féminine civique et sociale.

Cet engagement protéiforme entre en résonance avec le but du CNFF : promouvoir l’assistance, l’hygiène, l’éducation et le travail des femmes. Il constitue ainsi une extension de son activité au sein du CNFF.

Au cours des années 1950-1960, elle coordonne de vastes recherches sur la généalogie et l’histoire de la famille Landry.

Ses archives sont numérisées et consultables à la Fondation de la Maison des sciences de l’homme (FMSH) sous l’intitulé Fonds Marguerite Pichon-Landry.

Marguerite Pichon-Landry a reçu la médaille de la Résistance française; elle a été nommée Chevalier dans l’ordre national de la Légion d’Honneur.

 

Jean BERNARD : cliquez ici pour voir, revoir ou découvrir un résumé de la très riche biographie de notre parent.

 

Adolphe LANDRY : compléments
Au fil du dépouillement des cartons d’archives, nous decouvrons quelques éléments que nous croyons utile de vous présenter.
Quand nous en aurons terminé, nous reprendrons tous les articles pour constituer un ensemble cohérent et le placer dans les archives.

RYNALD
C’est l’anagramme de LANDRY, « à connotation poétique, exotique et symboliste » – et c’est le pseudonyme sous lequel notre ancêtre publie, en 1894, à 20 ans, alors qu’il était à l’Ecole Normale, quelques articles dans la revue GRINGOIRE (celle avec laquelle son futur gendre, César CAMPINCHI, a eu, quarante ans après, maille à partir : voyez l’article sur ce dernier).
Parmi ces articles : « Amours jeunes »  exprime « une passion : transport de la jeunesse, trouble de la timidité, émotion exaltée, vanité de la conquète, piquant de l’inconnu, délire de l’imagination qui brode autour d’une image » (extrait d’une communication de Marie-Hélène FERRANDINI au Colloque ci-après). – cliquez ici pour voir l’article.

Colloque international à Corte, en septembre 1997
Les actes de cet important colloque sur « Adolphe LANDRY, économiste, démographe et législateur » sont malheureusement restés inédits.    
Nous disposons du programme, avec la liste des contributions : cliquez ici (nous n’avons pas su remettre droit …) – et d’un tirage des communications elles-mêmes sur papier (épaisseur : 44mm) – à la disposition des lecteurs intéressés.

Adolphe MEURON
C’est un autre pseudonyme utilisé par notre ancêtre – nous n’avons trouvé, sous cette signature, qu’un pamphlet électoral (14 pages !) « INTERET SOCIAL ET LIBERTE » paru dans la Revue Socialiste, numéro de juillet à décembre 1895 (nous n’avons pas pensé utile de le reproduire ici).

« Montée des salaires et montée des prix »
C’est le titre d’un article publié en 1937 par notre ancêtre (sous son nom) à propos des relèvements de salaires et autres avantages accordés à la suite des émeutes de 1934, avantages « représentant un enchérissement de la main-d’oeuvre estimé à quelque 40 % ».
Nous en extrayons quelques passages.
« En somme, l’aggravation excessive des charges de la production aura pour conséquence que des établissements seront obligés de s’arrêter, que d’autres verront leur activité se réduire; et elle tendra à créer du chômage ».
« Les représentants de la classe ouvrière organisée ont insisté pour la semaine de 40 heures, avec l’idée – à mon avis discutable – que cette réforme supprimerait ou du moins atténuerait le chômage ».
« La hausse des prix à laquelle nous assistons résulte … surtout, de la cherté accrue de la main-d’oeuvre ».
« La vérité est qu’il y a, pour l’amélioration réelle de la condition des salariés, une limite, et que la marge dont on dispose est plus étroite qu’on est porté à l’imaginer. Il serait important que ceci fût bien compris des dirigeants, mais il importerait aussi de le dire aux masses, et de réussir à le leur faire admettre ».

On est loin du futur thésard sur « l’utilité sociale de la propriété individuelle » ! voyez les précédents articles sur ce sujet.
Et l’on pense à Mai 1968, ainsi qu’aux 35 heures …..  

Sa situation militaire
Nous avons précédemment fait état de notre interrogation sur le fait que notre ancêtre s’était engagé en 1914 alors qu’il était réformé définitif.
Nous disposons de documents selon lesquels il était député depuis 1910, et l’était resté pendant la première guerre mondiale – afilié à un « groupe de protection des familles nombreuses », puis au parti URRRS (Union Républicaine Radicale et Radicale-Socialiste).

Son activité d’éditeur de presse.
Notre ancêtre, pour appuyer les débuts de sa vie politique, a fait l’acquisition d’un journal existant « le Petit Bastiais », qui, bien évidemment, informait ses lecteurs des faits et gestes mémorables de son propriétaire. Nous n’avons pas trace de l’acte d’achat, ni de celui de la revente.

Notre ancêtre n’a pas été « directeur de la publication », comme on dit maintenant.

On y trouve, entre autres informations, la copie d’un tract électoral de mai 1906 se terminant par : « vive la Corse libre ».

Sa personnalité.
« On a créé, autour de LANDRY, une lé­gende, derrière laquelle on chercherait vainement un fond de vérité.
« On a dit qu’il était triste, sombre, ta­citurne, et qu’il engendrait la mélan­colie. On l’a présenté sous le triple aspect d’un homme parcimonieux, ladre, avare.
« On le voit de cette façon, si l’on s’en tient à la légende. Mais, tout de suite après, on le voit d’une autre; on ne re­trouve rien du LANDRY légendaire, dès qu’on l’approche.
« Certes, M. Adolphe LANDRY n’est pas aussi gai que son collègue de MORO-GIAFFERI. Ce n’est ni un pince-sans-rire, ni un humoriste. Il est sérieux et pondéré. Mais il a beaucoup d’esprit, du meilleur, dans la voix, quelque chose de gracieux et d’enveloppant, le désir de plaire, une sensibilité qui se laisse deviner, une modestie naturelle, un besoin de bienveillance autour de lui, toutes qualités qui vous mettent à l’aise dès le premier abord.
« LANDRY n’est ni ladre ni avare. Somme toute, il n’a pas la main constamment ouverte de ces petits tricheurs d’argent, soudainement enrichis, on ne sait comment, et qui ont besoin faire croire qu’ils ont gagné une fortune inépuisable. Il n’a pas les prodigalités stupéfian­tes de ees broyeurs d’or qui n’ont pas d’autres moyens d’éblouir les foules.
LANDRY n’est ni un capitaine d’affaires ni un capitaine d’industrie. Il a, comme tout le monde, le sens de la juste mesure. Il ne thésaurise pas, comme l’avare ».

extrait du journal « le Petit Bastiais » (dont Adolphe était propriétaire) – numéro du 18 avril 1928.

et ce cher Karl 
Adolphe LANDRY a écrit en 1904 un livre : « l’éthique de Karl MARX  » – 24 pages – qui ne figure pas souvent dans ses nombreuses bibliographies.

En voici le début : « Ce n’est pas entreprendre une tâche aisée que de vouloir traiter des idées morales de Karl MARX. Nulle part en effet dans l’œuvre de MARX ses idées ne sont exposées d’une manière systématique ».

Et voici une partie de la conclusion : « Et il faut gravement (sic) louer MARX, il faut lui avoir beaucoup de gré d’avoir combattu comme il a fait l’idéologie, la sentimentalité, l’optimisme des philosophes. Par leur ignorance de leur temps, par leur confiance, encore, en la vertu de leurs formules, ils se condamnent à n’aider en rien au progrès, lorsqu’ils ne mettent pas, même, obstacle au progrès ».

deux monographies
Nous avons retrouvé deux intéressants documents :
– « un destin bourgeois : Adolphe LANDRY et sa famille », par Anne-Emmanuelle DEMARTINI – 26 pages – bonne analyse sociologique fouillée – avec la relation d’un entretien avec Lala (Létizia LANDRY);
– « l’esprit d’entreprise dans l’agriculture corse au début du 20ème siècle – l’expérience viticole des LANDRY », par Marie-Antoinette MAUPERTUIS et Paul Marie ROMANI – 8 pages – création et developpement du « Clos LANDRY ».

 

de quelques pratiques électorales en Corse
Voyez ici.

 

le canal LANDRY – extrait de Corse-Matin, numéro du 4 décembre 2019

L’association des usagers du canal de la Figarella a tenu son assemblée gé­nérale annuelle, samedi der­nier, dans la salle de confé­rence de l’hôtel Mariana, sous la présidence de Marie-Claude LANTZ assistée de David SCHREIBER, secrétaire général. Une petite cinquantaine de personnes – quasi exclusive­ment des riverains – y a parti­cipé.

Pour rappel, cet ouvrage de 1928 alimentait Calvi en eau brute depuis un captage dans la Figarella, au lieu dit Sant’Antone, à Calenzana. Sur treize kilomètres, ce ca­nal gravitationnel à ciel ouvert desservait de nombreuses propriétés avant de finir sa course en centre-ville où des citernes étaient installées.

« Notre association déplore l’absence d’entretien du ca­nal par la commune de Cal­vi, concessionnaire de cet ou­vrage d’art, explique le compte-rendu de l’AG. De­puis 2011. l’eau ne coule plus sur la majeure partie du ca­nal. bien que la prise d’eau soit toujours en service sur la rivière Figarella. Faute d’en­tretien, l’eau se perd dans des fissures. À notre connais­sance, la convention du 11 juin 1985, entre la commune de Calvi et le département de Haute-Corse, a été renouve­lée depuis, tous les douze ans, par tacite reconduction. Elle n’a jamais été dénoncée, ni par la commune, ni par le dé­partement. ni par la Collectivité de Corse, qui a succédé au département le 1er janvier 2018. Notre association exige donc que la commune de Cal­vi prenne tous les engage­ments nécessaires au respect de cette convention. « 

Un courrier au maire

La dernière assemblée gé­nérale de l’association re­monte à mars 2018. Depuis, rien n’à évolué si ce n’est l’état de dégradation du canal. En l’absence d’eau, le béton se fissure toujours davantage. 11 y a deux ans déjà, la possibili­té d’un recours devant le tri­bunal administratif avait été envisagée. L’association s’est à nouveau posé la ques­tion de franchir ce cap. Collé­gialement. ses membres ont préféré adresser d’abord un courrier au maire. « Afin qu’il nous fasse officiellement part de son point de vue et égale­ment pour connaître le mon­tant alloué par la commune à l’entretien de ce canal, pré­cise Marie-Claude Lantz, la présidente de l’association. Il existe un intérêt collectif à avoir de l’eau brute, notam­ment pour l’arrosage des es­paces verts. Nous pourrions réhabiliter les vieux réser­voirs qui ont été abandonnés. Ecologiquement, est-il bien raisonnable d’utiliser de l’eau potable pour laver des bateaux et le trottoir ? L’eau à Calvi est l’une des plus chère de France… « 

11 y a quelques années, un devis effectué par une asso­ciation d’insertion réclamait 14 000 € pour la réhabilitation des 6 premiers kilo­mètres de canal. Une somme dérisoire. Mais il s’agirait davantage d’une question de volonté que de moyens.

« C’est un dossier technique et bien plus complexe qu’il n’y parait, assure Ange Santini, le maire. Il existe aujour­d’hui de nombreuses contraintes liées à la loi sur l’eau ; il est par exemple interdit de la vendre au forfait. Je crois que cet ouvrage a fait son temps, j’attends de rece­voir le courrier de l’associa­tion mais, a priori, il n’y a rien de nouveau sur le sujet. « 

L’association des usagers du canal de la Figarella sou­haite demander un finance­ment au PETR Pays de Balagne, dans le cadre de son Contrat de transition écolo­gique. Patauger dans des dos­siers administratifs, pour peut-être pouvoir à nouveau patauger dans l’eau du ca­nal. Le combat se poursuit.

J.-F.P.

pour identifier Marie-Claude :
– Timothée LANDRY et son épouse Augustine MEURON ont eu plusieurs enfants, dont Adolphe, qui a épousé Lucie THUILLIER – lesquels ont eu une seconde fille Létizia (Lala), qui a épousé Jean DELMAS – lesquels  ont eu une fille Dominique (Doudou), qui a épousé Philippe LANTZ – lesquels ont eu une fille Marie-Claude;
– par ailleurs, 
Alfred THUILLER et son épouse Blanche LESTIENNE (Grany), ont eu une seconde fille Lucie : voir la suite comme ci-dessus.

pour indentifier David : 
– Timothée LANDRY et son épouse Augustine MEURON ont eu plusieurs enfants, dont une fille, Lasthénie, qui a épousé Léon THUILLIER – lesquels ont eu une fille Ella, qui a épousé Pierre-Léger SAUVAGEOT – lesquels ont eu plusieurs enfants, dont Jacqueline, qui a épousé Michel CROUZET – lesquels ont eu plusieurs filles, dont Catherine, qui a épousé Jean-Pierre SCHREIBER – lesquels ont eu deux enfants, dont David;
– par ailleurs, 
Alfred THUILLER et son épouse Blanche LESTIENNE (Grany) ont eu un premier fils Léon : voir la suite comme ci-dessus

on remarquera que Marie-Claude, comme David, appartiennent aux deux branches LANDRY et THUILLIER.

vous pouvez aussi, sur l’écran d’accueil du présent site, en haut, cliquer sur le volet « notre site de généalogie » (petit rappel : il faut être invité – ce qui est très aisé : revenez vers nous).

Rappelons que ce canal a été construit par Timothée LANDRY en 1905 – ouvrage gigantesque sur plus de six kilomètres – pour la desserte de son vignoble nouvellement créé. 
Il a été prolongé par son fils Adolphe, alors député (de la Corse)-maire (de Calvi), qui, soucieux du bien-être collectif de la population calvaise et passant outre les intérêts immédiats de l’exploitation viticole, en doublera la longeur pour alimenter la ville en eau potable.
note : la date de 1928 citée dans l’article est celle de cette nouvelle desserte.

Voir par ailleurs l’article sur l’expérience viticole des LANDRY : cliquez ici.

Voir aussi l’ouvrage de Jacqueline SAUVAGEOT : « une vigne sur la mer », pages 261 ss.

Nous pensons que tous les lecteurs nous rejoindront pour féliciter Marie-Claude et David de leur engagement pour, ici, la remise en plein service d’une réalisation majeure de nos ancêtres. D’autant que l’animation d’un groupement de propriétaires n’est pas toujours un long canal tranquille !


réponse au quiz
:
Adolphe LANDRY, à la tribune de la Chambre des Députés, le 4 novembre 1910.